N°3 du gouvernement, ce malinké bon teint, natif de Bancoumana bombardé au poste très stratégique du ministre de la Défense et des anciens combattants, a un rendez- vous avec l’histoire. Instructeur permanent à l’EMIA, Commandant de la 133ème Compagnie nomade, Directeur de Centre de formation SNJ, Chef de division OPS à l’Etat-major général des Armées, Directeur du Prytanée militaire, chef d’Etat major de la Garde nationale, le colonel-major Yamoussa Camara n’a pas acquis sa promotion dans un salon feutré. La soixantaine, cet officier pétri de valeurs militaires indéniables a la lourde et difficile responsabilité de conduire les destinées du ministère de la Défense et des anciens combattants dans un pays en guerre contre des extrémistes religieux et des traîtres séparatistes.
Le détenteur d’une maîtrise en langue russe à l’Ecole normale supérieure de Bamako qui a opté pour le métier des armes par «amour» aux dires de l’un de ses camarades de promotion, est-il à la hauteur des missions à lui confiées par les plus hautes autorités ? L’armée malienne peut-elle seule reconquérir les régions du nord sans l’aval d’une force internationale ? «Le temps est le meilleur juge», dit-on.
De son grade de sous-lieutenant à celui de colonel-major, Yamoussa Camara a été toujours un militaire rompu à la tâche qui s’est forgé le respect des hommes de rang. Ce qui explique sans doute son «cooptage» par les mutins putschistes de Kati aux premières heures des événements du 22 mars. D’abord, il fut nommé Secrétaire général du ministère de la Défense et des anciens combattants avant d’être désigné par Cheick Modibo Diarra pour jouer les premiers rôles dans ce département stratégique de l’Etat. Dans le Gouvernement d’union nationale, il garde non seulement son poste mais gagne en galon en devenant le N°3 de l’équipe pilotée par le navigateur interplanétaire sous le regard de bon père de famille du Pr Dioncounda Traoré.
C’est sur ses épaules que repose l’espoir de tout un peuple qui brûle d’impatience de voir son armée reconquérir les trois régions du nord qu’elle a dû abandonner aux mains d’islamistes radicaux, de séparatistes du Mnla et d’autres marchands d’illusions.
Des officiers rigoureux, intègres sans influence de la junte !
Réorganiser les forces de défense et de sécurité afin de récupérer cette partie de notre territoire avec ou sans l’aval d’une force internationale, voilà la mission principale de ce malinké pur et dur. Un véritable rendez-vous avec l’histoire. « C’est un officier rigoureux, structuré, intègre et méthodique. J’aurais souhaité qu’il soit au poste de chef d’Etat major général des armées pour mieux coordonner les opérations. Je veux juste dire qu’il pouvait être un bon chef d’Etat-major. Mais, vous savez, les conditions dans lesquelles il a été nommé à ce poste peuvent influer sur sa capacité de travail.», nous a confié un officier supérieur de l’armée de l’air qui ne doute pas de la capacité du Colonel-major Yamoussa Camara.
Toujours selon notre interlocuteur, la constitution de l’entourage du ministre Camara notamment son Secrétaire général, colonel-major Mamadou Coulibaly, constitue un des gages sérieux qui poussent à l’optimisme. Seule inconnue : l’influence du capitaine Sanogo et ses hommes.