La G.A.R. est devenue indispensable pour nos administrations en quête de transparence face à des citoyens de plus en plus exigeants . Le Centre international de conférences de Bamako (CICB) abrite depuis hier, un séminaire de haut niveau sur la gestion, l’administration et la gouvernance axées sur performance et les résultats (G.A.R).
La cérémonie d’ouverture était présidée par le Premier ministre Moussa Mara. Il avait à ses côtés le ministre du Travail de la Fonction publique et des Relations avec les institutions Bocar Moussa Diarra et le directeur général du Centre africain de formation et des recherches administratives pour le développement (CAFRAD), Dr Stéphane Monney Mouanjo. Plusieurs experts venus du Bénin, du Burundi, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal étaient également présents.
Ce séminaire de trois jours organisé par le ministère du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les institutions et le Commissariat du développement des institutions en partenariat avec le Centre africain de formation et des recherches administratives pour le développement, permettra aux hauts cadres du secteur public, du secteur privé et de la société civile d’intégrer et d’assimiler les principes cardinaux de la G.A.R. qui se résument en quelques principes simples : la primauté de l’intérêt public sur l’intérêt individuel dans les décisions et actions ; l’imputabilité qui implique l’obligation pour assumer les responsabilités et de rendre compte ; la transparence à travers la reconnaissance du droit à l’information du citoyen ; le professionnalisme, avec l’adoption de comportements professionnels tels la compétence, l’efficacité, la diligence ; l’éthique, à travers l’adhésion à des valeurs et règles morale de bonne conduite dans l’exercice de vos fonctions et l’équité qui assure un traitement non discriminatoire des agents et des usagers, un traitement sans égard au sexe, à la provenance ethnique au statut social ente autres.
Ce séminaire de haut niveau sur la gestion, l’administration et la gouvernance axées sur la performance et les résultats vient à point nommé a indiqué Bocar Moussa Diarra. Parce que, l’une des préoccupations constantes des hautes autorités a toujours été, selon lui, l’amélioration de la qualité des prestations des services publics d’une part et d’autre part, l’efficacité et l’efficience de l’action publique. C’est pourquoi, a dit le ministre Diarra, il a été prévu dans le plan d’action opérationnel du programme de développement institutionnel, l’institutionnalisation de la gestion axée sur les résultats.
La gestion axée sur les résultats est devenue indispensable pour nos administrations en quête de transparence face à des citoyens de plus en plus exigeants. « Le chantier n’est pas vierge » a poursuivi le ministre du Travail. En effet, plusieurs secteurs de l’administration publique ont pris des initiatives pour intégrer la G.A.R. dans leurs pratiques. Toutefois, des difficultés demeurent dans la mise en œuvre des politiques et programmes parmi lesquelles ont peut retenir le manque de liaisons pertinentes entre les objectifs, les résultats et les indicateurs, les programmations annuelles qui procèdent davantage d’une stratégie de recherche de moyens que de résultats. C’est pour cette raison que nos populations cibles ne sentent pas toujours l’impact recherché des projets et programmes.
Pour Bocar Moussa Diarra, la réforme de l’administration de notre pays qui sort d’une crise multidimensionnelle urge et s’impose. L’administration a plus que jamais besoin de se réhabiliter, de se renforcer afin de faire face aux multiples attentes des usagers s’impose.
Un outil de gestion.
Le directeur général du CAFRAD a précisé que la Gestion axée sur les résultats, ne doit être ni perçue ni vécue comme une gare, c’est-à-dire, une station, un lieu où s’arrête le train des réformes. « Elle ne peut et ne doit être la fin de tout le travail de transformation de l’administration encore moins de l’Etat. Elle ne peut et ne doit dès lors être comprise comme une méthode de suffisant à elle-même » prévient Stéphane Monney Mouanjo.
Il a expliqué que la gestion axée sur les résultats est d’abord et fondamentalement un outil de gestion et de transformation des modes de gestion des administrations et en l’occurrence, des administrations publiques. Elle n’est pas une panacée et ne pourra donner les résultats escomptés, que si les acteurs institutionnels et les acteurs opérationnels, l’inscrivent dans une vision claire et se dotent des outils institutionnels et opérationnels fiables et crédibles et se l’approprient effectivement. Elle sera donc d’autant plus fiable que quand les différents acteurs y trouveront un véritable intérêt et adopteront leur comportement, leur éthique personnelle et leurs stratégies, à la poursuite des objectifs de performance et des résultats positifs et mélioratifs.
La gestion axée sur les résultats sera efficace, quand elle permettra de transformer positivement nos administrations, quand elle permettra de valoriser l’usager, de respecter son droit, de respecter l’Etat en tant qu’institution dont on est soi-même une partie responsable aujourd’hui pour soi même et d’avantage pour autrui et donc pour les générations à venir. De l’usage que nous ferons notamment de l’outil G.A.R., dépendra en partie le type d’administration et d’Etat que nous aurons à l’avenir a estimé directeur général du CAFRAD.
Le Premier ministre a, à son tour, rappelé que, depuis de longues années, des efforts considérables ont été déployés par les autorités pour reformer l’administration. « La question centrale est comment améliorer la performance de l’administration pour qu’elle remplisse mieux ses missions ? » relève t-il. La gestion axée sur les résultats (GAR) est l’une des réponses à cette question a expliqué Moussa Mara. Ce séminaire vient donc s’inscrire en droite ligne des préoccupations des autorités. Le chef du gouvernement s’est dit convaincu qu’il permettra de réconforter tous les outils de gestion et d’améliorer la performance de l’action publique. Ainsi, il souhaite une continuité de la formation à la dissémination des acquis dans l’action publique.
F. NAPHO
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