L’illustration la plus simple et la plus effroyable que l’on peut donner de l’Islamisme actuel est un attentat sous la forme d’une bombe qui explose et tue de façon indiscriminée. Elle est caricaturale, mais elle est réelle. Le mouvement Islamiste en Algérie se caractérisait par l’assassinat froid d’intellectuels, d’agents des forces de l’ordre et de sécurité, des boucheries dans les villages Algériens. Les talibans en Afghanistan et au Pakistan nous ont « habitués » aux attentats sans cesse, souvent même dans les mosquées et les madrasas, pendant les mariages etc. En Irak le spectacle n’est pas différent, seul le nombre de morts et de blessés varie et souvent, l’appartenance confessionnelle : le Chiisme ou le Sunnisme. Dans tous les cas de figure, les victimes, pour l’essentiel se nomment Mohamed, Hussein, Moussa, Ibrahim, Amina, Aicha, et celui qui a posé la bombe ou s’est fait explosé, s’appelle lui aussi Ibrahim, ou bien Moussa, ou Hussein. Il espère rentrer au paradis sans jugement, les minutes qui suivent sa mort sur la terre. Il aura droit à un jardin grand comme le Mali, où coule une eau douce, où poussent toutes sortes de fruits. Il aura droit à des houris, ces femmes pures dont la virginité se renouvelle perpétuellement. Là-bas, au paradis, ses désirs sont exaucés, à peine qu’il les a formulés. Il vivra éternellement dans la félicité. Les con-battants du MUJAO et d’Ansar eddine pensent exactement la même chose. Ils sont prêts à mourir, mieux ils cherchent à mourir et pire, ils veulent tuer d’autres pour obtenir tout le prix mentionné plus haut dans le paradis. Ils sont comme un cancer. Oui, l’islamisme est un cancer, un mal contre lequel il n’y a pas encore de cure ; ce n’est pas un effet de mode comme certains le croient. Lorsqu’un cancer sérieux attaque une partie de l’organisme, l’approche la plus courante et de faire une ablation. Dans le cas du Mali, une ablation consisterait à éliminer physiquement et entièrement l’armée des envahisseurs. Nous n’en avons pas les moyens, et même si on pouvait, on aura les organisations de défense des droits de l’Homme sur nos dos. Alors il faut être créatif dans l’approche. D’ailleurs répondre à la barbarie par de la barbarie ne résout pas le problème et ne fait pas de nous une meilleure société.
Il y à quelques années, j’écoutais une interview du Roi de Jordanie sur CNN ; il arguait que l’Islamisme est un problème interne à l’Islam et comme tel, il revient aux Musulmans de trouver la réponse qu’il faut. Je partage son point de vue et j’ajouterais que les vrais musulmans doivent agir pour sauver leur religion car les Talibans, Djihadistes de tous bords sont les vrais ennemis de l’Islam. Oui, l’ennemi de l’Islam n’est ni l’Occident, ni le Sionisme. Mettre ces deux en avant, c’est se tromper de combat. L’ennemi est peut être juste à côté de toi ; ton voisin, ton Imam peut être. Oui, notre ennemi c’est l’illuminé sorti de nulle part et érigé au rang de « Cheick » ou de « Soufi ». Nos ennemis ce sont ces petits imams qui sont en fait des quasi-analphabètes, ces marabouts de tous genres toujours dans les publicités mensongères dans les radios communautaires.
Et nous ne nous rendrons compte du mal que lorsque la première bombe aura explosé au marché Dabanani, ou dans la Boite de nuit « Ibiza », ou pire dans la Grande mosquée de Bamako puisque les fous parmi nous pensent que les autres ne sont pas « Musulmans ». Peut-être faut-il mettre en cause l’enseignement dominant qui fait de Djihad la voix la plus noble pour arriver à Dieu ! Peut être faut il contrôler le message religieux ? Mais puisqu’à l’ère de l’électronique, nul ne peut contrôler le flot de l’information, il faut alors travailler sur l’enseignement, en tout cas celui que l’Etat contrôle encore et ne plus faire de la complaisance et empêcher les individus dangereux de se cacher derrière la religion pour assouvir leur soif de sang. L’Islam a traversé des siècles, a connu de la gloire, il a produit des savants et des connaissances insoupçonnées. Il est inadmissible que cette belle histoire retombe dans une barbarie indescriptible. Les naïfs diront « le Prophète (PSL) l’avait prédit » ou bien « Tout est dans le Coran », alors ma réponse est : Si le Prophète (PSL) l’a prédit, a-t-il donné la recette pour combattre le mal ? » Ou si tout est dans le Coran, pourriez-vous en tirer la solution et résoudre notre dilemme actuel ? Eh que Non, les naïfs n’ont plus de réponse. Cela leur suffit que le Prophète (PSL) ait tout prédit. A court d’arguments, ils diront « c’est bientôt la fin des temps, alors ce n’est que le début du cataclysme » comme si le Créateur était incapable de mettre fin à sa création (c’est-à-dire le monde) sans le chaos…A moins qu’Il ne prenne plaisir, lui aussi, à assister au chaos et voir le sang des innocent coulé tous les jours.
Lorsque la première bombe explosera, alors on comprendra la profondeur du mal, mais avant, nous pourrons bien, à travers un débat organisé, faire le diagnostic, et ensemble, en tant que communauté de croyants, freiner la progression du mal. Bien d’autres nous envieraient alors cette belle religion maintenant détournée du message original.