Le dernier congrès de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) s’est déroulé en mars dernier. A l’issue de ces assises, la centrale syndicale s’est dotée d’un nouveau bureau qui a sollicité, par écrit, d’être reçue par les autorités. Jusqu’aujourd’hui, indique le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, aucune autorité malienne n’a reçu le bureau exécutif des travailleurs du Mali. Cependant l’UNTM est légitime, a-t-il souligné en rappelant le cahier de doléances de la centrale déposé sur la table du gouvernement.
Faute de réaction gouvernementale, l’UNTM, excédée, a déposé un préavis de grève pour les 21 et 22 août prochain. Au centre de ses griefs, le protocole d’accord du 2 octobre 2011 (voir l’Essor d’hier). Ce protocole signé entre le gouvernement, le patronat et l’UNTM aurait dû être totalement vidé à ce jour. Ce n’est pas le cas pour de multiples raisons parmi lesquelles la crise de 2012/2013. Cet élément a été pris en compte par l’UNTM pour taire ses revendications durant cette période noire. Aujourd’hui, la centrale estime avoir fait suffisamment preuve de patience et demande que le protocole en question soit totalement vidé dans une procédure d’application sans équivoque.
Pour que la grève annoncée soit comprise et suivie, l’UNTM a organisé hier une assemblée générale de ses 12 syndicats nationaux pour faire le point des négociations engagées sous l’égide de la commission de réconciliation,
mise en place pour la circonstance. Dans la cour de la Bourse du travail et devant une foule de militants, Seydou Diarra, un membre de la direction de l’UNTM, a décrit des discussions serrées sur la grille des salaires à équilibrer en augmentant la valeur du point et en modifiant l’indice plancher comme l’indice plafond. Ce relèvement longtemps réclamé par l’UNTM (protocole d’accord du 14 octobre 2005) devrait contribuer à consolider l’assise de la grille salariale avec une nette amélioration des salaires de la Fonction publique. L’UNTM estime que les améliorations portées jusqu’ici n’ont amené que de timides progressions sans réel impact sur les salaires.
Le deuxième point sur lequel les discussions achoppent, explique Seydou Diarra, est l’harmonisation des primes et indemnités. S’y ajoute le problème de la représentation et celui des conventions.
On sait aussi que l’UNTM est particulièrement soucieuse de la maîtrise des prix des produits de première nécessité et des tarifs de l’eau et de l’électricité. Or ces derniers viennent d’augmenter au grand dam du syndicat. Autres points en litige : les plans de carrière, le sort des travailleurs de Huicoma et de l’hôtel Azalaï de Tombouctou, les 10% de capital qui doivent revenir aux travailleurs suite à la privatisation de la Sotelma et l’avenir de l’ONP.
S. DOUMBIA