Initialement programmée pour dimanche 17 août, la seconde phase des négociations d’Alger entre le gouvernement de Bamako et les groupes du Nord, à savoir le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et Fronts patriotiques de résistance (Cmfpr), a été reportée au 1er septembre. Les raisons.
«L’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation, a été saisie par les autres parties afin de procéder à un léger report pour le parachèvement des préparatifs», a déclaré Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale et négociateur en chef du gouvernement dans les pourparlers d’Alger, lors d’un point presse, jeudi dernier.
Selon lui, la feuille de route avait fixé la date de reprise des négociations au 17 août 2014, le gouvernement du Mali était préparé en conséquence et avait pris toutes les dispositions pour la reprise des pourparlers. Mais que l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation, a été saisie par les autres parties afin de procéder à un léger report pour le parachèvement des préparatifs. Pour expliquer cette demande des autorités algériennes, le ministre Diop a indiqué que l’Algérie a sollicité l’accord du gouvernement du Mali pour le report de la reprise des pourparlers dans le souci de créer les conditions susceptibles de favoriser la tenue des pourparlers dans un climat serein et constructif. Le gouvernement du Mali a donné son accord.
Les vraies raisons du report
Il semblerait que les multiples plaintes de certains cadres des mouvements du Nord, lors des négociations à Alger, se sont finalement matérialisées par le report de la seconde phase des négociations. «Lors de la première phase, on constate qu’Alger s’est un peu acharné sur les groupes pour les pousser vers un accord préliminaire clair et pratique. Un sentiment partagé par les représentants de ces groupes qui n’ont pas apprécié qu’on leur force la main, ou que l’on décide pour eux», note une source proche des négociations.
D’autre part, les parties qui ont signé le préaccord ont demandé plus de temps pour mieux se préparer aux négociations qui s’avèrent complexes. Cela d’autant plus que les deux documents de principe ont fait l’objet de discussions qui ont duré une semaine entre les six groupes du Nord et les représentants du gouvernement malien.
La feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d’Alger et la déclaration de cessation des hostilités ont largement dominé, dans leur formulation, les discussions de juillet avant leur signature. Outre la méfiance qui règne entre les groupes armés, eux-mêmes, le club des trois, Mnla, Hcua, MAA ne veulent pas entendre parler du tout nouveau groupe d’auto-défense, le Groupe d’autodéfense touareg Imrad et alliés (Gatia). A plus forte raison sa participation à la négociation. Rappelons que ce groupe, avant d’être officialisé, régnait en maître depuis un certain temps dans plusieurs localités du Nord dont Tabancort, Bourem, Ménaka. Il est nécessaire de rappeler que Gatia renforce la position de Bamako, dans la mesure où il se veut proche du général touareg El Hadj Ag Gamou.
« Nous sommes Maliens. Nous ne demandons pas une division du Mali. Nous ne demandons pas plus que le développement pour le Nord. On est prêts à faire la paix avec tous nos autres frères qui ne partagent pas la même vision que nous, pourvu qu’ils nous respectent et respectent notre point de vue », a soutenu Fahad Ag Almahmoud, le secrétaire général du Gatia, sur RFI. Et la grande interrogation reste celle de la position des autorités de Bamako. En effet, aucune position officielle ne semble être arrêtée pour le moment par le gouvernement malien quant à la participation du Gatia aux prochaines discussions à Alger.
Rokia DIABATE