Les habitants de Tombouctou ne dorment même plus que d'un œil. Les combattants et agents de la police islamique procèdent à des fouilles dans des mm familles et aux alentours de la ville à la recherche de Bocar Ouédraogo, un Burkinabé, accusé de viol d'une mineure, qui s'est évadé de prison et dont la tête est mise à prix par les djihadistes. Ils promettent 300 000 F CFA à toute personne qui le débusquerait.
Depuis quelques jours, la police islamique de Tombouctou recherche un de ses anciens membres, qui a réussi à s'évader après quatre jours de prison. Bocar Ouédraogo, c'est son nom, est un ouvrier qualifié, maçon de son état. Il est arrivé à Tombouctou grâce à un entrepreneur du nom de Baba Haïdara qui avait plusieurs chantiers à réaliser. Le maçon Bocar a fait ses preuves à l'hôtel Azalai et sur deux autres chantiers appartenant à des ressortissants de Tombouctou. Avec les événements actuels, les travaux se sont arrêtés pour des raisons sécuritaires.
Pour ne pas perdre de temps notre impatient maçon et deux de ses camarades ont adhéré aux groupes islamistes. Ils ont été recrutés comme des agents de la police islamique. Venu du Burkina, en quelques années Bocar est devenu très populaire à Tombouctou, car à côté de son métier de maçon il vend aussi de la bière traditionnelle. Il est aussi un dealer et grand consommateur de stupéfiants. Sa reconversion en djihadiste a donc surpris plus d'un.
C'est sans surprise que Bocar a été arrêté, surpris en flagrant délit de viol sur une jeune fille de 15 ans sous la menace de son arme.
La police a introduit son dossier à la justice islamique qui devait examiner son cas, le juger et le sanctionner, une affaire religieusement suivie par les populations. La semaine dernière, il s'est enfui avec un jeune de Tombouctou en détention dans la même cellule. A travers un communiqué radio, les islamistes promettent 300 000 F CFA à toute personne qui aurait des informations sur le fugitif et son complice.