L’ambassadeur du Royaume d’Arabie Saoudite dans notre pays, Nahidh Al Harbi, le confirme en relevant que notre pays n’a enregistré aucun cas de fièvre hémorragique.
L’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola continue de dominer l’actualité sanitaire en Afrique de l’ouest. Trois pays – la Guinée Conakry, le Liberia et la Sierra Leone – sont durement touchés par la poussée de virus Ebola qui a fait, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un peu plus de 1060 victimes dans ces pays. Et l’organisation onusienne estime que le nombre de victimes est largement sous-estimé.
Ces trois pays restent une sérieuse menace de contamination pour les autres Etats (le Nigéria est déjà touché). Certains de leurs voisins ont décidé de fermer leurs frontières aux voyageurs en provenance de ces pays atteints pour circonscrire les risques de contamination.
L’Arabie Saoudite, le plus grand pays du Moyen Orient, est dans la même posture de prévention. Par souci de protéger les millions de pèlerins qui se rendent à la Mecque, les autorités saoudiennes ont pris des mesures d’interdiction de pèlerinage à l’encontre des ressortissants des trois pays. Aucune autorisation administrative ne sera délivrée aux pèlerins de ces pays.
Le Mali n’est pas frappé par cette mesure d’interdiction. La confirmation a été donnée par l’ambassadeur du Royaume d’Arabie Saoudite dans notre pays, Nahidh Al Harbi. Le diplomate saoudien a précisé que la mesure ne concerne aucunement notre pays qui n’a pas enregistré de cas de fièvre Ebola.
Par ailleurs, le diplomate met en garde les ressortissants de ces pays qui seraient tentés passer par le Mali pour pouvoir effectuer le pèlerinage. « Nous ne délivrons les visas que pour les pèlerins maliens », insiste l’ambassadeur. Pour les pays touchés par la fièvre, les instructions sont claires : pas d’autorisation de voyage en Arabie Saoudite pour le pèlerinage.
Les candidats au pèlerinage de ces pays doivent donc accepter de renoncer au voyage de la Mecque pour cette année. Ces pays ont même décrété l’urgence sanitaire. Une mesure qui se caractérise par une réquisition du personnel sanitaire pour administrer des soins aux personnes atteintes.
L’ambassadeur du Royaume d’Arabie Saoudite a aussi souligné que des mesures ont été prises pour le transport des pèlerins dans les meilleures conditions possibles. Il n’y a de place que pour les compagnies crédibles. Les compagnies ne disposant pas de représentation en Arabie Saoudite et n’ayant pas d’autorisation d’atterrissage des autorités de l’aviation civile saoudienne, sont exclues du transport des pèlerins.
Pour Nahidh Al Harbi, cette mesure est destinée à éviter les désagréments de voyage que l’on a connus très souvent par le passé. Relevant que les pèlerins de certains vols charter perdent un temps fou à l’aéroport du pays d’accueil, le diplomate a annoncé que le ministre saoudien en charge de l’organisation du pèlerinage a adressé une correspondance aux autorités compétentes du Mali concernant les mesures prises en matière de transport. Nahidh Al Harbi se réjouit de la bonne collaboration avec les autorités maliennes, notamment le ministère des Affaires religieuses et du Culte. A ce propos, il a expliqué que le ministre en charge de ce département avait fait une visite officielle dans son pays il y a quelque temps avant d’ y retourner une deuxième fois pour les préparatifs du Hadj.
Par ailleurs, le chef de la Division prévention et lutte contre la maladie (DPLM) à la Direction nationale de la santé, le Dr Karim Sidibé, également membre de l’équipe d’intervention sur le terrain estime que les nouvelles sont plutôt rassurantes. « Ces mesures restrictives ne nous concernent et nous n’avons reçu aucune notification d’interdiction. Nous continuons à travailler sur le dispositif de surveillance épidémiologique », a commenté cet interlocuteur avec une grande sérénité.
Un autre responsable du ministère des Affaires religieuses et du Culte, joint par téléphone, s’est contenté de nous répondre simplement que son département n’était pas au cœur du dispositif du pèlerinage dans notre pays qui n’a enregistré aucun cas de fièvre Ebola, et n’est donc pas visé par la mesure d’interdiction de pèlerinage. Mais il continue d’organiser la riposte nationale.
A cet effet, toutes les dispositions utiles sont prises pour renforcer la surveillance épidémiologique. Ainsi, des cordons sanitaires ont été érigés dans les zones à risque, notamment les villages frontaliers avec la Guinée voisine pour parer à toute éventualité. Ce dispositif de prévention des risques de contamination comporte des équipes médicales, des médicaments et des équipements de protection individuelle. En outre, des sites d’isolement ont été installés dans certaines aires de santé dans les régions de Koulikoro, Sikasso et Kayes.
Rappelons que le Royaume d’Arabie Saoudite et le Mali ont en partage l’islam mais aussi des liens séculaires d’amitié et de fraternité. Les deux pays entretiennent une coopération bilatérale fructueuse.
B. DOUMBIA