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Lutte contre l’impunité au Mali : Freedom House et RDDH travaillent en parfaite collaboration
Publié le mercredi 20 aout 2014  |  Le Reporter
Table
© aBamako.com par FS
Table ronde des défenseurs des Droits Humains
Bamako, le 16 Août 2014, la table ronde du Réseau des Défenseurs des Droits Humains à la Maison de la Presse




Afin de lutter contre l’impunité et d’assister ses victimes au Mali, le Réseau des défenseurs des droits humains (Rddh) a dévoilé le contenu du projet de documentation et de monitoring des violations des droits humains, élaboré dans le cadre d’un projet conjoint de ABA/ROLI et Freedom House, sur les cas de violations commises entre mars 2012 et juillet 2014. C’était à la faveur d’une conférence de presse animée par son président Saloum D. Traoré, le samedi dernier, à la Maison de la Presse du Mali.

Ce document, qui comprend une vingtaine de pages, est le résultat d’un partenariat fécond entre le Réseau des défenseurs des droits humains et Freedom House, qui a su fédérer l’ensemble des organisations de défense des droits humains du Mali. À travers ce projet, des organisations de la société civile malienne, œuvrant dans le domaine des droits humains, ont été identifiées et regroupées en Réseau des défenseurs des droits humains par Freedom House, pour établir une base de données sur les graves violations des droits humains afin d’assister les victimes et lutter contre l’impunité, gage d’un processus de réconciliation nationale apaisé et réussi.

Selon Saloum Dédeou Traoré, président du Réseau, dans l’atteinte des objectifs du projet de documentation et de monitoring, une série de formations pour le renforcement des capacités des membres du Réseau a été organisée par Freedom House. «Ces formations se sont articulées autour des droits humains en général, mais aussi des formations plus spécifiques sur le processus de documentation et de monitoring des violations des droits humains, telles que l’utilisation du logiciel Martus pour la sauvegarde des données collectées», a expliqué le président du Réseau.

Dans sa présentation liminaire du rapport, Me Mamadou Diarra dira que ce projet a permis de recueillir des informations sur des violations commises dans les zones de Bamako-Kati, de Gao, de Kidal, de Mopti, de Ségou et de Tombouctou, avec l’appui de points focaux régionaux. À l’en croire, l’occupation des régions du Nord a eu pour conséquences plusieurs violations des droits humains dont les femmes et les enfants ont été les principales victimes. «Ces violations tirent leur source du délitement de l’autorité de l’Etat. Celui-ci a été exacerbé par plusieurs facteurs sociaux, économiques et culturels tels que : la précarité socio-économique des couches les plus vulnérables et la dégradation de l’environnement contribuant à l’insécurité alimentaire des populations maliennes. S’ajoutent à ceux-ci l’idéologie des groupes armés sur le rôle et le statut des personnes et plus particulièrement ceux des femmes et des enfants», a-t-il commenté.

Pour Me Diarra, la documentation et le monitoring des droits humains a été une expérience de forte collaboration enrichissante entre Freedom House, le Réseau et le Département de la Justice et des Droits de l’homme, pour le plus grand intérêt des victimes de violations de tout genre pour l’avancement de la cause des droits humains au Mali. C’est pourquoi, dira Me Diarra, le réseau ADDH continue son travail de documentation et de monitoring des violations des droits humains afin de prendre en compte le plus grand nombre de victimes sur toute l’étendue du territoire.
Parmi la panoplie de recommandations adressées par le Réseau à l’Etat malien, en tant que garant des droits et libertés fondamentaux, il y a l’obligation d’assurer la protection et la promotion des droits de tous les citoyens conformément à la Constitution du 25 février 1992 ainsi que tous les instruments régionaux et internationaux ratifiés par le Mali.

Par ailleurs, le conférencier soulignera que l’atteinte de l’objectif du projet ne peut se concrétiser sans la contribution active de la société civile. À cet effet, elle doit jouer pleinement son rôle non seulement de principal acteur du développement, mais aussi de contre-pouvoir. D’autres recommandations ont été également adressées aux associations de défense des droits humains ainsi qu’à la communauté internationale.

Les responsables de ABA/ROLI et Freedom House ont profité de l’occasion pour exprimer toute leur satisfaction au sujet de ce rapport.
Alhousseini TOURE
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