La ministre de l’Economie et des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko a effectué auprès de la direction générale des douanes une visite de terrain pour s’enquérir des conditions de travail notamment la mise en œuvre des mesures correctives relatives à l’application strict de la réglementation. Le directeur général des Douanes, l’inspecteur général Moumouni Dembélé et ses collaborateurs ont accueilli la délégation au bureau principal de Bamako avant de lui faire visiter les locaux. La ministre s’est félicitée de l’informatisation des systèmes de travail et a exprimé le soutien du département à la douane pour l’atteinte de l’objectif des recettes rectifiés de 485 milliards de FCFA d’ici fin décembre 2014.
La douane malienne est plus que jamais sollicitée par les plus hautes autorités dans le cadre de la mobilisation des ressources internes. En initiant cette visite il s’agissait pour la patronne de l’hôtel des finances de répondre à deux vœux en même temps : la volonté du président de la République invitant les ministres à être plus présents sur le terrain et s’enquérir de la mise en œuvre des mesures correctives pour l’amélioration des recettes.
La première étape de la visite a été le bureau principal de Bamako à Faladiè dirigé par l’inspecteur Ibrahim Condé. A ce niveau, la ministre a eu droit à une visite guidée avec la directrice régionale des douanes de Bamako et Koulikoro, Mme Fall Halima Drabo. La délégation s’est ensuite rendue sur le chantier magasin aire de dédouanement (MAG) dont les travaux sont en voie d’achèvement. D’une superficie de 15 365 m2 et des magasins d’une superficie de 2 500 m2, cet outil va améliorer les conditions de travail de l’administration douanière. La ministre a par la suite visité le bureau de contrôle du transit, notamment la salle informatique du système EBEMI qui permet la géo-localisation des camions à destination ou en partance du Mali.
Après ces visites, elle a eu une séance de travail avec la direction générale y compris les directeurs régionaux et les chefs des structures spécialisées. Occasion pour Moumouni Dembélé de souligner que » cette visite est d’autant plus importante qu’elle a lieu à un moment extrêmement difficile de la vie économique de notre pays, un moment où des efforts énormes sont demandés aux services d’assiette de l’Etat en vue d’une plus grande mobilisation de recettes fiscales « .
Pour l’année 2014, il est assigné à l’administration des douanes un objectif de recettes de 375 milliards de FCFA, qui a été porté à 385 milliards à l’issue de la mission de mars dernier du Fonds Monétaire International, soit une augmentation de 10 milliards de FCFA.
Moumouniappelle les agents à redoubler d’efforts
» Pour atteindre cet objectif, j’ai demandé à tous les agents de douanes à quelque niveau qu’ils soient, de redoubler d’efforts. Je note cependant, qu’à mi-parcours les résultats jusqu’alors obtenus sont en deçà des prévisions. En effet à la date du 31 juillet, sur une prévision de 219,6 milliards de francs CFA, il a été réalisé 198,6 milliards FCFA, soit un gap négatif de 21,0 milliards sur les produits pétroliers. Concernant les produits solides, il importe d’observer que les principaux produits pourvoyeurs de recettes importés ont affiché une baisse de volume de 7,72%. Au même moment, les volumes de produits pétroliers importés ont été de 59 millions de litres en moyenne contre des prévisions mensuelles de 61,3 millions soit un gap mensuel d’environ 2,3 millions de litres. Ce gap s’explique essentiellement par la morosité de l’activité économique » a expliqué le directeur général.
Cependant, afin de conforter la réalisation des objectifs de recettes, par la lettre circulaire n° 025 du 10 juillet 2014, M. Dembélé a invité les services » à observer scrupuleusement les mesures correctives indispensables notamment en matières de prise en charge des marchandises, de scanning et d’évaluation et en particulier, à une application rigoureuse du Programme de Vérification des importations qui doit se traduire par la mise en œuvre des dispositions contentieuses y afférentes le cas échéant. En tout état de cause, je prends l’engagement, Mme la ministre, que la réalisation de l’objectif demeure un impératif pour la direction générale des douanes. C’est à ce seul prix que nous, agents des douanes, allons mériter de la confiance en nous placée par vous-même et par les plus hautes autorités du pays« .
Il n’a pas manqué de rappeler les efforts consentis en matière d’amélioration des conditions de travail, de réalisation de nouvelles infrastructures, de la formation des agents tout en signalant une insuffisance de bureaux.
L’applicationstricte de larèglementation est impérative
Quant à la ministre de l’Economie et des finances, elle-même douanier de son état, elle s’est réjouie de l’informatisation des méthodes de travail qui permet plus de traçabilité. Cette visite, dira – t – elle, a permis de mieux cerner les contours de la mobilisation des recettes. Aux dires de la ministre, « l’Etat ne ménagera aucun effort pour aider la douane à faire face à ses missions. Je félicite et encourage les directeurs régionaux singulièrement celui de Kidal qui, malgré la situation est resté sur place. Etre douanier est un sacerdoce, c’est aussi être un soldat de l’économie « . Mme Bouaré a insisté sur l’application stricte de la réglementation douanière. Elle a exprimé le soutien du département à la direction générale dans ce sens, tout en prônant une sensibilisation des importateurs et des auxiliaires de douanes. Elle a ajouté : » Les mesures ne visent pas à bloquer quoi ou qui que ce soit. Mais, nous devons appliquer la règlementation pour l’intérêt de l’administration qui est dans l’obligation de faire des résultats».
S’agissant des exonérations, elle dira que la mise en place du fichier central des exos n’est pas une doublure de ce que la douane fait. Mais il s’agit de voir clairement ce que les exonérations rapportent et si les bénéficiaires respectent leurs engagements. Cette visite de la ministre a été couronnée par la remise de la distinction de la plaque d’honneur par la direction générale de la douane à Mme Bouaré pour tout ce qu’elle a fait pour rehausser la fonction du douanier. C’est la première fois que la douane attribue une telle distinction qui a été bien accueillie par la bénéficiaire qui l’a dédiée à tous les anciens douaniers qui ont contribué à faire de ce service ce qu’ile est aujourd’hui pour le Mali.
Youssouf Camara