Deux victimes de la répression politique en ex-République démocratique de l’Allemagne Dr. Karl Heinz Bomberg et Mme Erika Kunz ont organisé le lundi 18 août 2014 une conférence débat autour du thème : « plaies invisibles : où est-ce que le passé nous rattrape ? Effets tardifs de la répression politique en ex-RDA ». C’était au Centre Djoliba de Bamako en présence de plusieurs invités.
Dr. Bomberg, médecin et chansonnier, victime de la répression, a fait revivre les moments les plus sombres de la dictature Stasi en RDA et évoqué des mécanismes qui ont causé des dommages psychologiques de longue durée chez les victimes.
Il a commencé sa présentation avec l’image du mur qui séparait l’Allemagne démocratique de l’Allemagne de l’Ouest. Nul ne devait franchir cette limite sous peine d’être puni. Au tour de cette limite, il y avait un cimetière où étaient enterrés les contrevenants.
Il a déploré que la répression qui s’est manifestée par les emprisonnements ait causé des dommages psychologiques et physiques graves. « De 1945 à 1989 300 000 personnes ont été emprisonnées pour des raisons politiques dans la zone soviétique qui est devenue plus tard la RDA. Un 1/3 entre eux a développé les effets tardifs de la catastrophe comme le traumatisme, la phobie et autres dommages similaires », a-t-il regretté. Et de souligner que des milliers d’Allemands vivent jusqu’au jour d’aujourd’hui sous l’effet du drame dont lui-même.
Mme Erika Kunz a parlé des traumatismes politiques de femmes turques. Elle a déploré que chez les Turques le traumatisme est vécu généralement d’une manière physique. Elle a parlé de son travail en collectif avec ces femmes traumatisées. Elle a évoqué avec l’assistance les conditions de vie et quelques citations indignations des victimes et comment son service spécialisé en la matière parvient à des solutions à leur stress.
A la fin des débats, le médecin, chansonnier et victime de répression, Dr. Bomberg, a chanté deux morceaux qui rendent hommage aux victimes de répression.
Maliki Diallo