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Mali. Les adolescents continuent de payer un lourd tribut dans le conflit
Publié le jeudi 21 aout 2014  |  amnesty.org/fr
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Education et solidarité : L`unicef apporte son soutien aux enfants handicapés
Jeudi 30 mai 2013. Niamacoro. Bamako. L’unicef procède au lancenemt de son rapport 2013 et apporte son soutien aux enfants handicapés en présence du ministre l`education de l`alphabetisation Diarra Bocar Moussa




Les mineurs accusés d’être des membres de groupes armés dans le cadre du conflit qui perdure au Mali croupissent dans des prisons pour adultes, tandis que les violations des droits humains se poursuivent, écrit Amnesty International dans un rapport rendu public jeudi 21 août.

Intitulé Mali. Halte aux violations persistantes des droits humains par toutes les parties au conflit, ce document présente les conclusions d’une mission de recherche visant à évaluer la situation des droits humains dans le pays.

« Les mineurs paient un lourd tribut dans ce conflit. Certains d’entre eux, âgés de 16 ans seulement, sont recrutés comme enfants soldats et ceux qui sont accusés d’appartenir à des groupes armés sont enfermés avec des adultes, sans pouvoir consulter un avocat ni recevoir de visites de leur famille », a déclaré Gaetan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

Dans son rapport, Amnesty International présente de nouveaux cas d’enfants arrêtés entre mi-2013 et 2014. Accusés d’appartenance à des groupes armés et de possession illégale d’armes et de munitions, ils sont actuellement maintenus en détention avec des adultes, en violation des obligations internationales relatives aux droits humains incombant au Mali, et du protocole d’accord signé entre le gouvernement malien et les Nations unies.

Depuis le début du conflit en janvier 2012, des dizaines d’adolescents ont été recrutés par les milices pro-gouvernementales comme par les groupes armés d’opposition. Les autorités maliennes ont arrêté des mineurs soupçonnés d’appartenir à des groupes armés et les maintiennent en détention dans la prison civile et au Camp I de la gendarmerie, à Bamako. Ils n’ont pas pu consulter d’avocat ni recevoir la visite de leur famille, notamment parce qu’ils sont incarcérés très loin de chez eux.

Le rapport d’Amnesty International, qui présente les conclusions d’une mission de recherche menée au Mali en juin 2014, met en lumière des éléments attestant des cas de mort en détention et de violences infligées à la population civile par les groupes armés.

Amnesty International a enquêté sur les affrontements qui ont eu lieu en mai 2014 à Kidal, dans le nord du Mali, recueillant des informations sur l’insécurité et sur les violences infligées aux civils par les groupes armés d’opposition, notamment le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA).

Les groupes armés d’opposition ont pris le contrôle de la ville de Kidal depuis le début du conflit. L’administration gouvernementale n’a pas recommencé à fonctionner et les écoles restent fermées, de même que les organes judiciaires.

La délégation d’Amnesty International a confirmé en s’appuyant sur de multiples sources - notamment des témoins oculaires - les homicides délibérés commis par des membres de groupes armés au bureau du gouverneur de Kidal, où ces individus ont pénétré le 17 mai, assassinant huit civils, dont six représentants du gouvernement.

Amnesty International demande que des enquêtes approfondies, impartiales et efficaces soient menées dans les meilleurs délais sur toutes les allégations de crimes de droit international, et que les auteurs présumés de ces actes soient traduits en justice dans le cadre de procès équitables.

« Il est temps que les autorités maliennes cessent de bafouer les droits humains. Quant aux groupes armés d’opposition qui contrôlent le nord du pays, ils doivent mettre fin aux enlèvements et aux homicides intentionnels visant des civils, ainsi qu’aux prises d’otages », a déclaré Gaetan Mootoo.

« Les adolescents actuellement détenus dans des prisons pour adultes doivent être transférés vers des agences gouvernementales ou des organismes qui leur garantiront les protections spéciales que prévoit le droit international. »
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