Comment des hommes et femmes chargés d’assurer la sécurité des populations, des policiers notamment, peuvent accomplir leur mission régalienne si eux-mêmes sont en insécurité ? C’est la question qui taraudent actuellement les esprits, au regard de la situation qui prévaut dans les Commissariats de police, particulièrement aux 7ème, 10ème et 13ème Arrondissements.
Depuis un certain temps, l’insécurité à Bamako a pris une allure inquiétante. Braquages, vols à mains armées, viols, agressions physiques, harcèlements… Tels sont les scènes auxquelles on assiste, de façon impuissante, chaque jour que Dieu fait. Nous n’en voulons pour preuve l’attaque d’un policier gradé au niveau du 3ème pont de Bamako, dont la moto a été dérobée par deux malfrats. Fort heureusement, un d’entre eux a été mis hors d’état de nuire, l’autre étant encore dans la nature. Pour l’heure, selon nos informations, il serait activement recherché puisque les enquêtes se poursuivent. A cela, s’ajoute le braquage la semaine dernière d’une fille au niveau de l’Hôpital du Mali dont la moto Jakarta a été enlevée par des bandits à mains armées. En attendant que les enquêtes aboutissent, cette jeune fille n’a ses yeux que pour pleurer.
Autre cas qui retient l’attention, c’est l’attaque d’un Monsieur dans les parages de la Primature. Des malfrats qui le guettaient depuis longtemps, ont ouvert le feu sur lui, à l’aide d’une arme artisanale, le blessant gravement au bras gauche. Et cela, en plein jour. Actuellement souffrant, ce Monsieur ne comprend pas pourquoi cette insécurité a pris de l’ampleur dans notre capitale.
Des policiers en panne de moyens matériels
Combattre les voyous ou les traquer, demande d’importants moyens, surtout que profitant de la crise multidimensionnelle qu’a traversée et traverse encore notre pays, ils sont souvent armés jusqu’aux dents. Beaucoup plus que nos forces de l’ordre et de sécurité. Un petit tour à l’Autogare de Sogoniko vous donnera des sueurs froides et vous convaincra de la recrudescence de cette insécurité.
En tout cas, notre petite enquête nous a permis de nous rendre à l’évidence que les policiers, notamment des 7ème, 10ème et 13ème Commissariats sont assez mal outillés pour face aux malfrats qui traumatisent les populations. Selon nos sources, les policiers de ces Arrondissements manquent cruellement de moyens de locomotion (des véhicules) pour faire face aux urgences. Comment un Commissariat peut-il se débrouiller avec un ou deux véhicules, qui sont d’ailleurs souvent en panne ? Comment un Commissariat peut-il faire correctement son travail, alors qu’il ne dispose que de 10 litres de carburant pour 24 heures. Et dire qu’il doit faire des rondes et des rondes pour traquer les malfrats et les bandits ? Comment un Commissariat peut-il accomplir sa mission, s’il n’y a pas les moyens financiers adéquats ?
Bémol important à souligner : malgré ces insuffisances de moyens matériels et financiers, ces policiers se battent jour et nuit. Même si souvent ils sont incompris par les populations qui les accusent d’être trop lents dans les interventions. Lesquelles populations sont d’ailleurs invitées à collaborer activement avec ces policiers, car de leur sécurité dépend la nôtre.
Au regard de tout ce qui précède, le gouvernement est interpellé. La sécurité étant l’une des grandes priorités du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta et du Chef du Gouvernement, Moussa Mara, tout doit être mis en œuvre pour améliorer les conditions de vie et de travail de nos porteurs d’uniforme, notamment des policiers.
Bruno LOMA