Sur sept diplomates algériens enlevés au consulat algérien de Gao, au nord Mali, le 5 avril 2012, trois sont toujours détenus. Trois otages avaient été libérés assez rapidement laissant espérer que les autres pourraient l’être assez rapidement.
Mais l’annonce fin août 2012 de l’assassinat de Houari Touati, attaché militaire au consulat, a montré que les choses pouvaient tourner au drame.
Pour les trois otages qui restent entre les mains des djihadistes, le calvaire se poursuit depuis 868 jours soit 2 ans, 4 mois et 16 jours.
La dernière communication officielle algérienne sur le sujet remonte au 5 avril dernier, lors d’une rencontre entre le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, avec les familles des otages.
Il assurait que l’Etat Algérien était déterminé à "n’épargner aucun effort et à continuer à mobiliser tous les moyens possibles pour permettre le retour des otages sains et saufs à leurs familles".
Il assurait également que cette question a été au cours des "deux dernières années, une préoccupation constante des plus hautes autorités de l’Etat qui suivent attentivement l’évolution des efforts déployés pour la libération de ces serviteurs de l’Etat ciblés dans l’accomplissement de leur devoir professionnel".
Les familles des diplomates algériens qui ont observé que plusieurs otages européens, français notamment, ont été libérés moyennant versement de rançons, savent que cette option est fermée par l’Etat algérien.
Option fermée
Avant l’assassinat de Houari Touati, les terroristes du Mujao avaient exigé la libération de détenus islamistes et le paiement d’une rançon de 15 millions d’euros. L’Algérie qui a mené campagne au niveau des institutions onusiennes pour "criminaliser" le paiement de rançon ne pouvait s’y résigner.
La position a été d’ailleurs réaffirmée avec constance ce qui réduisait la marge d’action pour obtenir la libération des otages. Les négociations via le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, n’ont pas été fructueuses et les liens semblent définitivement rompus avec Alger.
Les familles des otages algériens, contrairement aux français par exemple, ne font aucune activité de pression par les médias. Même s’ils savent, comme le constatait le Quotidien d’Oran, après la libération de 4 otages français au Sahel que la "doctrine du non-paiement des rançons de Hollande, c’est du Flamby".
Le même journal se demandait à cette occasion si la "rigidité" de l’Etat algérien sur le "principe" était la bonne démarche. Les responsables algériens qui ont défendu au niveau des instances internationales l’idée d’une "criminalisation" des paiements de rançon ne peuvent se contenter des dénégations officielles françaises à ce sujet.
"La libération des otages français contre le paiement de rançon exerce de facto une pression forte sur eux-mêmes si les familles des otages algériens du consulat de Gao ne sont pas dans la visibilité médiatique. Mais personne ne manquera de faire la comparaison. Ici, également, l’opinion est encline à dire aux officiels : défendez le principe jusqu’au bout mais trouvez la formule pour sortir les otages du pétrin".