Les avocats de l'ex-ministre David Sagara n'ont pas attendu longtemps pour répondre au ministre de la Justice, Me Mohamed Ali Bathily, qui a récemment, à la faveur d'une conférence de presse animée mardi dernier dans son département, accusé le sieur Sagara d’être à l’origine d'un scandale foncier dans la zone aéroportuaire Bamako- Senou.
Les avocats de l'ex-ministre David Sagara ont animé mercredi dernier une conférence de presse à la Maison de la Presse du Mali. Objectif : édifier informer l’opinion nationale des tenants et aboutissants de l’affaire dite de la zone aéroportuaire. Selon l’un des conférenciers, Me Cheick Oumar Konaré, Me Bathily est un éminent avocat, «mais cette fois-ci, il a agi en politique non en homme de droit car cette arrestation de David Sagara est simplement politique».
À l'en croire, d’après un adage «quand la politique rentre par la porte le droit sort par la fenêtre». Ce qui justifie un peu, a-t-il déclaré, la démarche de l'actuel Garde des Sceaux. «Aussi, puisque le régime actuel a décrété l'année 2014 comme étant l'année de lutte contre la corruption au Mali et que l'année s'étend vers sa fin, il faut peaufiner des mensonges pour faire plaisir aux bailleurs de fonds à l'image du FMI, de la Banque Mondiale, etc.», a affirmé Me Konaré.
Il faut préciser que parmi les personnes présumées coupables dans l’affaire de la zone aéroportuaire, en plus de l'ex-ministre de l’Urbanisme, David Sagara, figurent un certain Amadou Diallo, Etienne Djomé et l'opérateur économique Seydou Nantoumé. Dans cette affaire, le juge instructeur du dossier a déjà inculpé et placé sous mandat de dépôt Amadou Diallo et Etienne Djomé.
Par cette sortie médiatique, «nous voulons apporter un éclairage sur le fond du problème, a expliqué Me Kalifa Yaro, afin que les Maliens soient informés du vrai problème». Même si l'ex-ministre David Sagara est actuellement libre de tous ses mouvements, «nous pensons qu’il ne mérite pas d’être arrêté comme un vulgaire homme et mérite d’être traité en vertu des dispositions spéciales conformément à nos textes en vigueur. Mais, malheureusement, tel n'a pas été le cas», a déploré Me Cheick Oumar Konaré.
«Cette affaire n'est qu'un trophée de guerre pour ce régime. On les accuse d'un crime bateau, d'atteinte aux biens publics, c'est-à-dire qu’ils sont traités comme les bandits qui ont semé la terreur dans les régions du Nord. Or, l'ex-ministre a agi en droit conformément à une loi…», a fulminé Me Konaré.
Alhousseini TOURE