Amis de longue date, le climat est aujourd’hui électrique entre Pr. Adama Diaman Keita, recteur de l’Université des sciences, des techniques et technologies de Bamako (USTTB), et son ancien chef de service des relations extérieures et de la coopération, Dr. Hamadoun Aly Sangho. Après avoir relevé ce dernier de son poste, le recteur vient de suspendre son salaire sans aucun motif clair.
Aux dires de Dr. Sangho, l’histoire entre le recteur et lui remonte à plusieurs années. De vrais amis avant la nomination de M. Keita comme recteur de l’USTTB. Dr. Sangho va déployer tous les moyens pour aider son ami à accéder à ce poste si important. Il partait même consulter des charlatans et faire des sacrifices pour la réussite de la candidature de son ami. Ces efforts s’avèrent payants, car Adama Diaman Keita sera nommé recteur de l’USTTB. Une fois nommé, le recteur va, à son tour, demander la nomination de son ami Sangho auprès de lui, en qualité de chef de service des relations extérieures et de la coopération de l’USTT.
Au fil du temps, le climat se détériore entre ces deux personnes suite à la répartition des frais de gestion des projets américains domiciliés à l’ex-Faculté de médecine et d’odontostomatologie. Dans cette affaire, l’erreur de Dr. Sangho a été d’attirer l’attention de Monsieur le recteur sur la nécessité d’une certaine justice et d’une certaine équité dans la répartition de ces frais entre les différents responsables de l’université, afin d’éviter certaines frustrations superflues et compromettantes pour la cohésion au sein de la structure.
Cette situation ne l’ayant pas plu, il décida de relever Dr. Sangho de son poste en arguant des motifs peu convaincants. Cette procédure s’était heurtée à une fin de non-recevoir de la tutelle pour inexactitude des motifs invoqués par le recteur. En conséquence, faute de pouvoir relever son ancien ami, il décida de suspendre les indemnités de chef de service de Dr. Sangho. En plus, il est même allé à demander aux gardiens de garer les motos à la place de la voiture de Dr. Sangho, comme moyens de provocation et d’intimidation.
Dans cette condition, Dr. Sangho décide alors d’écrire au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, pour lui expliquer la situation. Mais, au lieu d’analyser sérieusement la situation, le ministre d’alors, Moustapha Dicko, se serait laissé influencer par le tout-puissant recteur qui jurait se débarrasser de son ancien ami.
Par la suite, Dr. Sangho est alors relevé de son poste par l’arrêté n° 2014-0835/MESRS-SG du 21 mars 2014. Mais son calvaire ne s’arrêtera pas là, car il fut surpris de voir son salaire du mois de juillet suspendu par le même recteur, après son retour au service d’origine, qui est la faculté de médecine. Selon Sangho, les motifs invoqués par le recteur ne sont pas vrais et ce ne serait qu’un «complot» monté par le recteur pour assouvir sa vengeance. Malgré les multiples demandes adressées au ministre de l’Enseignement supérieur, Sangho attend toujours d’être mis dans ses droits.
Au même moment, le tout-puissant recteur de l’USTTB est indexé dans des cas de fraudes au sein de l’USTTB. Des documents, dont nous avons des copies, mettent à nu l’achat de seringues et de médicaments à des vingtaines de millions de nos francs. Ces contrats d’achats conclus entre le recteur et l’établissement Kemèsso laissent planer beaucoup de doutes. Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions.
Yacouba Doumbia