La rébellion est un phénomène qui a la vie dure. Ces dernières années elle a pris des proportions beaucoup plus dangereuses ayant dépassé tout entendement depuis l’assassinat de Mouhammar El Kadhafi et le retour sur le territoire du Mali des ex- combattants de la Libye avec tout un arsenal sophistiqué de guerre. Depuis l’entrée dans les hostilités des ex-combattants de la Libye, la situation va de mal en pis.
Que de crimes ont été commis jusqu’ici par les combattants terroristes du MNLA, de Ançardine, du MUJAO, des djihadistes, narcotrafiquants et autres ! N’eût été la promptitude de la France, de la communauté internationale, de la CEDEAO et de l’UA à voler au secours de notre pays, ç’en était fini pour nous. Malgré cette intervention rapide ayant entraînée le déploiement impressionnant d’armes lourdes et de grands moyens aériens, des séparatistes terroristes maliens regroupés au sein du MNLA, d’Ançardine, du MUJAO, des djihadistes et narcotrafiquants ont continué à sévir à travers différentes méthodes dont les attentats suicides. Les victimes de cette méthode sont innombrables.
Au moment ou les rencontres se succèdent en vue de la recherche de solution durables à la rébellion, au retour de la paix, à la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du pays, le président de la république s’est dit prêt à tout négocier, à tout accepter de la part des rebelles excepté la partition du pays. Pour IBK, il faut obtenir la paix à tout prix. Cependant l’expérience démontre qu’il ne faut pas sceller la paix à tout prix. Tirons tous les enseignements de ce passé tragique récent axé sur la traîtrise et la cruauté de certains de nos compatriotes.
A l’étape actuelle des négociations, il est de plus en plus questions de l’intégration des rebelles dans l’armée nationale. Certaines sources annoncent un quota de cent officiers pour les rebelles et quelques milliers de sous officiers. De cette manière, IBK entend répéter une très mauvaise expérience d’il y a quelques années.
La première intégration des rebelles dans l’armée nationale a permis certes, d’apaiser la situation, mais au file du temps, on a compris que cela n’était pas la solution. A preuve, ceux que l’Etat malien avait bien formés, se sont retournés pour la plupart contre lui. On peut citer l’officier supérieur déserteur de la garde nationale Bamoussa Diarra, ce fils de feu le vaillant soldat, ayant combattu la première rébellion de 1963-64, Daba Diarra, originaire de Fana. Aujourd’hui, ce serait une très grosse erreur pour nos autorités de vouloir à nouveau intégrer les gens qui se sont rebellés contre l’Etat malien en foulant aux pieds les lois de la république, en égorgeant d’innocentes personnes, en mutilant, en exécutant froidement des frères, en violant des filles et femmes. Pire, ce sont des gens qui ont suffisamment tué de Maliens pour qu’on se contente de les intégrés à nouveau dans l’armée nationale. Il faut se passer de leur service, si l’on veut sortir de ce cycle infernal de tueries inutiles. Nous prêchons la paix et pas n’importe laquelle.
D’ailleurs cette idée contrarie fortement la position de l’actuel ministre de la Justice qui a toujours soutenu que ceux qui ont commis des crimes doivent tous répondre de leurs actes devant la justice. Il n’est pas bon aujourd’hui de s’engager à nouveau dans une telle aventure périlleuse. Si on dit que la paix n’a pas de prix, ce n’est pas des sacrifices du genre qu’il faut consentir. Comme on le dit : « l’erreur est humaine, mais persévérer dans l’erreur est diabolique ». Cet adage est une vérité qui colle bien à un projet d’intégration des rebelles dans l’armée. En tout cas, nul ne doit être surpris si d’aventure les autorités actuelles intègrent à nouveau les rebelles et que ceux-ci reprenaient dangereusement du service. Aussi les regards sont tous tournés sur le ministère de la Défense et des Anciens Combattants.
La rédaction