La conférence de presse donnée par le Ministre du Travail de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions de la République, Bocar Moussa Diarra, pour édifier l’opinion, tout juste après l’échec des négociations avec l’Untm le mardi 19 août (voir notre édition du mercredi 20 août), aura permis à ceux qui doutaient encore de l’amateurisme et de l’incompétence du Gouvernement Moussa Mara de se faire une idée de la situation.
Bocar Moussa Diarra,
Bocar Moussa Diarra, le ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions
En effet, les hommes de médias auront été témoins d’un fait des plus inattendus, quand ils ont compris que le gouvernement était parti à la table de négociation avec l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (Untm) sans envisager l’éventualité d’un échec. Et lorsque les négociations ont échoué, ce fut le branle-bas général, avec à la clé l’absence d’une réponse adéquate disponible.
Autrement dit, c’est après l’échec des négociations que les braves Ministres du gouvernement ont pensé à travailler à l’élaboration de la réponse à apporter à la situation. Pis, comme si nul ne maîtrisait des sujets en discussion avec l’Untm, il aura fallu 6 heures d’horloge au Ministre Bocar Moussa Diarra et à ses hommes pour concocter quelque chose à soumettre à l’attention des journalistes. Et quoi de plus insultant que les propos sortis de la bouche du Ministre Bocar Moussa Diarra, ce jour-là !
La situation de crise que le pays a vécu suite au coup d’État du 22 mars 2012 (si crise il ya aujourd’hui, ce gerait celle qui a été créée par le gouvernement Moussa Mara) est en passe de devenir un alibi tout trouvé par le gouvernement en place pour masquer son amateurisme et son incompétence. Sinon aucun gouvernement sérieux ne se serait permis de vouloir négocier sans s’attendre à ce que les négociations puissent échouer ! Les mêmes lacunes sont constatées à la Primature, au Ministère de la Justice…
Tenez, le Ministre Mohamed Ali Bathily ne cesse de mélanger les pédales avec des initiatives personnelles aux conséquences fâcheuses pour le régime IBK. Comme ces propos grotesques tenus à l’encontre du député de Yélimané, Mahamadou Hawa Gassama, ou encore la volonté manifeste de règlement de compte ou de quête de sensation que chercherait Mohamed Ali Bathily dans l’action ridicule dirigée contre l’ancien Ministre David Sagara. “Action ridicule” comme cela a été mis en exergue par l’avocat de David Sagara, en l’occurrence Me. Cheick Oumar Konaré, en conférence de presse le mercredi 20 août 2014 à la maison de la presse.
En effet, l’avocat a démontré clairement que l’action intentée contre David Sagara répond plus aux critères d’une cabale politique orchestrée par des agents de l’Etat en association pour fragiliser les institutions de la République. Pour lui, pour arrêter un ancien Ministre, il ya une procédure spéciale à observer. Une procédure qui a été allègrement violée avec l’interpellation et la mise en garde à vue de David Sagara. Encore faudrait-il que les charges retenues contre l’intéressé soient fondées.
En accusant David Sagara de vente illicite des domaines de l’État et d’atteinte aux biens publics, comme i indiqué par le Ministre Mohamed Ali Bathily, le gouvernement ne fait que se ridiculiser, dans la mesure où il n’a jamais été question d’une quelconque vente concernant la zone aéroportuaire. “Il s’agit plutôt d’un bail rapportant 1 milliard de Fcfa par an à l’État malien. Alors, comment on peut vouloir embêter les gens sans au préalable rembourser les 1 milliard de Fcfa déjà encaissé par l’État ? Cherche t-on des boucs émissaires pour faire plaisir aux bailleurs de fonds, l’année 2014 qui tire à sa fin ayant été décrétée “année de lutte contre la corruption” ?”, s’interroge Me Cheick Oumar Konaré.
L’avocat explique par ailleurs que son client avait pris toutes dispositions visant à protéger les intérêts de l’Etat, d’abord en faisant ressortir clairement que les arrêtés qu’il a lui-même pris pouvaient être annulés à tout moment, ensuite en faisant que les installations aménagées pouvaient être déguerpies à tout moment sans possibilité de paiement d’indemnités de dommage aux propriétaires des installations.
A l’analyse de ces différentes situations, l’on ne peut s’empêcher de s’interroger si l’incompétence et l’amateurisme du gouvernement n’ont pas atteint un seuil inacceptable. Il est temps que le président IBK reprenne les choses en mains…