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Libération de Ag Alfousseyni Houka Houka : L’AMDH et la FIDH s’insurgent
Publié le mercredi 27 aout 2014  |  L’Essor
Conférence
© aBamako.com par DR
Conférence de presse: la société civile demande le report des assises prévues les 11, 12 et 13 décembre.
Lundi 10 décembre 2012.Bamako.CICB. La demande du report des assises à une date ultérieure est l`initiative de Mamadou Diabaté, président du forum des organisations de la société civile, Bréhima Allaye Touré, président du Conseil national de la société civile, Amadou Boubacar Tékété de l’association des droits de l’homme au Mali (AMDH), Mme Traoré Oumou Touré, présidente de la Cafo.




La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH) condamnent avec véhémence la libération de Ag Alfousseyni Houka Houka, ancien juge islamiste de Tombouctou, inculpé pour son rôle présumé dans la commission de violations graves des droits humains, et à l’encontre duquel les enquêtes ont révélé des éléments graves et concordants, indiquent les deux organisations de défense des droits de l’Homme dans un communiqué conjoint.
« Alors que les négociations de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés doivent reprendre le 1er septembre 2014 à Alger, nos organisations rappellent qu’il ne peut y avoir de paix juste et durable sans véritable lutte contre l’impunité de tous les auteurs des graves violations des droits humains commises pendant la crise au Mali », argumentent la FIDH et l’AMDH.
Elles rappellent que le 15 août 2014, Ag Alfousseyni Houka Houka d’Ançardine a été libéré par les autorités maliennes dans le cadre des négociations politiques en cours entre le gouvernement et les groupes armés, et ayant à ce jour abouti à la signature d’une feuille de route en vue de « la mise en place d’un cadre pour des négociations de paix pour permettre l’émergence d’une solution globale et négociée » au Mali.
« Cette libération politique est une véritable atteinte à l’indépendance de la justice et une violation flagrante des droits des victimes à la justice et à la vérité», estime Me Moctar Mariko, le président de l’AMDH. «Il est absolument nécessaire que les négociations politiques entamées se poursuivent mais ni au détriment de la justice ni dans l’oubli des victimes », a-t-il ajouté.
Ag Alfousseyni Houka Houka avait été arrêté le 14 janvier dernier par les Forces armées maliennes (FAMA) dans la Région de Tombouctou pour son rôle présumé dans la commission de violations graves de droits humains. « Ce personnage important du mouvement islamiste à Tombouctou y dirigeait un tribunal islamique qui a ordonné, entre autres, des amputations, lapidations, flagellations et arrestations arbitraires lors des dix mois durant lesquels le Nord du Mali était sous le contrôle des groupes islamistes armés. Afin d’accompagner les victimes dans leur quête de vérité et de justice, le 20 juin 2014, l’AMDH et la FIDH se sont constituées parties civiles auprès du Tribunal de première instance de la Commune III à l’encontre de Ag Alfousseyni Houka Houka », précise le communiqué conjoint.
Les deux organisations rappellent que le 15 juillet 2014, le gouvernement avait déjà procédé à la libération puis à l’échange de 42 éléments des groupes armés présumés auteurs de graves violations de droits humains et inculpés par la justice malienne, contre 45 éléments des forces armées et de sécurité capturés par les groupes armés lors des combats du 23 mai 2014 à Kidal. Cet échange de prisonniers est intervenu alors qu’étaient organisées les premières auditions de victimes de violations graves des droits humains lors du conflit au nord du Mali en 2012, constituées parties civiles et accompagnées par la FIDH et l’AMDH dans les procédures judiciaires ouvertes par la justice nationale.
« La FIDH et l’AMDH réitèrent leur appel aux autorités maliennes à faire de la lutte contre l’impunité une priorité, à tout mettre en œuvre pour que les responsables de graves violations des droits humains soient poursuivis et traduits en justice, ainsi qu’à garantir les droits des victimes à la justice, la vérité et la réparation », poursuit le texte
« Aucune nation, aucun peuple qui a souffert de graves crimes contre l’humanité ne peut prétendre à la réconciliation, à la paix et au développement durables sans une justice saine, équitable et luttant efficacement contre l’impunité », a déclaré Me Patrick Baudouin, président d’honneur et responsable du groupe d’action judiciaire de la FIDH.
La FIDH et l’AMDH annoncent qu’en collaboration avec d’autres organisations de défense de droits humains au Mali, elles s’apprêtent à adresser aux autorités maliennes un mémorandum en faveur d’un accord de paix respectueux du droit des victimes à la justice
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