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Apres la grève de l’Untm : Le discours d’IBK irrite les travailleurs
Publié le jeudi 28 aout 2014  |  L’aube
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© aBamako.com par A.S
Audience à Koulouba: Le président IBK a reçu l`UNTM et la CTM
Bamako, le 25 août 2014. Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a reçu en audience au plais de Koulouba le bureau de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM)




« L’on sait que les travailleurs ont des difficultés, car le pays a des difficultés, parce qu’il a été mal géré… ». Ce sont là, entre autres, des propos tenus par le chef de l’Etat, le lundi dernier, à une délégation de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), après l’éclatante réussite de la grève de 48 heures (jeudi et vendredi derniers) de la centrale syndicale. Après cette grève, IBK a voulu jouer au pompier en invitant le lundi à Koulouba l’UNTM et d’autres syndicats. Motif de l’invitation ? Echanger avec les couches socioprofessionnelles sur « la situation du pays ».
Disons le net : la réussite de la grève a finalement contraint le pouvoir à reconsidérer sa position vis-à-vis de la centrale syndicale. Et c’est IBK, lui-même, qui s’est chargé de déployer le tapis rouge à Koulouba pour recevoir des syndicalistes qui, avant la grève, avaient tout tenté pour être reçus, soit par le Premier ministre ou leur ministre de tutelle. En vain.
Là où le bat blesse, c’est que l’audience entre le chef de l’Etat et les représentants de l’UNTM n’a abouti à aucun résultat concret. La centrale syndicale s’attendait à des propositions concrètes à défaut de mesures pour alléger la souffrance de leurs syndiqués. L’organisation syndicale a eu droit, à Koulouba, à un discours qui ressemble fort à un disque usé : « le pays a des difficultés parce qu’il a été mal géré». Ces propos tenus par le chef de l’Etat, au lieu de convaincre les syndicalistes, les ont fortement irrités. Et pour causes.
Premièrement, IBK reconnait, lui-même, que le « pays a des difficultés ». Mais cela, l’a-t-il empêché de s’offrir un avion à 14 voir 20 milliards de francs CFA? Cette situation l’a-t-il amené à renoncer à retaper sa résidence privée à Sébénicoro ou à entreprendre des travaux de rénovation du palais de Koulouba, où plus de 3 milliards de nos francs ont été décaissés pour repeindre le bâtiment (neuf) du secrétariat général? Dans la logique du pouvoir, «quand le pays a des difficultés», seuls les travailleurs et les populations doivent-ils en subir les conséquences, alors qu’au même moment le président de la République se livre à des folies dépensières. Et qu’une poignée de privilégiés dilapide les maigres ressources de l’Etat.
Ailleurs, c’est à un moment où le pays a des difficultés que la taille du gouvernement, 33 ministres, a été gonflée afin de caser parents, amis, fistons et des opportunistes de tous bords. Que dire également du train de vie de l’Etat? Le chef de l’Etat, les ministres et autres responsables ont-ils renoncé à leurs avantages?
L’explication fournie par IBK, à l’UNTM irrite davantage. C’est un vieux refrain d’IBK de dire que « le pays était mal géré ». C’est là un «moyen de défense» qui n’a plus aucun sens aux yeux des Maliens. En effet, les populations maliennes ont déjà fait leur religion sur à la fois la gestion de l’actuel locataire du palais de Koulouba et sur celle de ses prédécesseurs. Les Maliens sont loin d’être dupes, « pour avaler » ce genre de discours. Un discours usé!

C.H. S.
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