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Dioncounda Traoré demande formellement une intervention militaire au Mali : La balle est désormais dans le camp de la CEDEAO, de l’UA et de l’ONU
Publié le jeudi 6 septembre 2012  |  L'Indépendant


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© AFP par SIA KAMBOU
Gestion de la crise: Baba Berté, un émissaire du président Dioncounda Traoré chez le président de la CEDEAO Alassane Ouattara
Mercredi 05 Septembre 2012. Abidjan, au palais présidentiel. Le président Alassane Ouattara rencontre le secrétaire général de la présidence du Mali, M. Baba Berté


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Après une longue période d’attente, le président de la République par intérim a, enfin, décidé d’adresser une demande formelle au président en exercice de la CEDEAO pour une intervention militaire au Mali afin de récupérer les régions du nord aux mains de bandits armés. L’information, tenue jusque –là dans le secret par les plus hautes autorités du pays, a été révélée en marge de la tournée ouest-africaine de l’envoyé spécial du président français, François Hollande. L’Ambassadeur spécial de la France pour le Sahel, Jean Félix-Paganon a été reçu, successivement, par les présidents Alassane Ouattara, Blaise Compaoré et Dioncounda Traoré. Après cette décision sage du président de la République par intérim, la balle est désormais dans le camp de la CEDEAO, qui a souhaité un mandat de l’ONU avant toute intervention.
« Cette journée (ndrl : mardi 4 septembre) a été marquée par un développement significatif puisque nous venons d’Abidjan où le président Alassane Ouattara (président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) nous a informé que le président Traoré a formellement adressé une requête à la CEDEAO pour apporter une contribution de nature militaire pour la stabilisation du pays et surtout à la reconquête du Nord« , a indiqué Jean Félix-Paganon, l’envoyé spécial de François Hollande, qui revenait d’Abidjan où il avait rencontré le président Alassane Ouattara, président en exercice de la CEDEAO. « Il s’agit là d’un développement important dont nous avons examiné avec le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, les développements possibles« , a ajouté devant la presse Jean Félix-Paganon.

Le mardi, le diplomate français a été reçu par le président Dioncounda Traoré. Si rien n’a filtré de cette audience, l’information donnée par Jean Félix-Paganon qui n’a pas été, jusque-là, démentie par la présidence de la République du Mali a été accueillie avec un soulagement par bon nombre de Maliens qui ont hâte de voir leur pays délivré de la mainmise des fanatiques du MUJAO et d’Ançar Dine. L’armée malienne, qui a longtemps fait la fierté de notre pays, par sa présence sur de nombreux théâtres d’affrontements en Afrique et ailleurs, apparait aujourd’hui comme un géant au pied d’argile. Si le souhait des Maliens était que notre armée libère seule les régions occupées, force est de reconnaitre qu’elle n’est plus que l’ombre d’elle-même et ne jouit plus de la confiance nationale et internationale.

D’où la décision de la CEDEAO d’imposer un blocus sur les armes achetées sous ATT dans les ports de Conakry, d’Abidjan et de Dakar afin d’éviter une aventure solitaire des forces armées maliennes contre les jihadistes. Toute chose qui pourrait mettre davantage la sous-région en danger.

Depuis plusieurs semaines, voire des mois, de nombreuses organisations comme le FDR, le COREN n’ont cesse de dénoncer la lenteur des autorités dans la quête d’initiatives pour la reconquête du Nord et de réclamer une intervention militaire internationale. Maintenant que le président Dioncounda Traoré a pris la sage décision d’adresser une demande dans ce sens, tous les regards des Maliens sont désormais tournés vers la CEDEAO, l’Union africaine et les Nations Unies, qui étaient, en réalité, sur le point de reléguer au dernier rang de leurs soucis le problème malien. Cela, à cause de l’attitude agaçante des autorités maliennes qui tournaient en rond, donnant l’impression de ne pas être pressées pour la reconquête du nord. Or, tout le monde est unanime que plus le temps passe, plus les islamistes s’enracinent et la tâche deviendra plus compliquée avec l’adhésion possible des populations à leur idéologie anachronique.

Youssouf Camara

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