DAKAR - La demande d`aide faite par Bamako à l`Afrique de l`Ouest pour libérer le nord du Mali, occupé depuis cinq mois par des islamistes extrémistes, devrait "prendre une dimension africaine" pour susciter une réponse de l`ONU, a estimé un émissaire français pour le Sahel à Dakar.
"Nous avons une demande malienne, cette demande pourrait ou, semble-t-il, devrait prendre une dimension africaine. Et à ce moment-là, le Conseil de sécurité (de l`ONU) devra exercer ses responsabilités pour le maintien de la paix et de la sécurité internationale", a affirmé Jean Felix-Paganon, conseiller du chef de la diplomatie française pour le Sahel dans une déclaration diffusée jeudi soir par la télévision publique sénégalaise RTS.
M. Felix-Paganon, qui s`exprimait à l`issue d`une audience avec le président sénégalais Macky Sall, faisait référence à la requête adressée cette semaine par le président malien de transition, Dioncounda Traoré, à la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (Cédéao).
D`après cette lettre, le Mali sollicite l`aide de la Cédéao, notamment au plan logistique, pour recouvrer le nord de son territoire, mais il ne souhaite pas le déploiement de "forces militaires combattantes" étrangères.
Selon M. Felix-Paganon, dans la crise malienne, la France a "un rôle de facilitateur".
"La France (...) n`entend pas être un acteur de premier rang, mais elle peut être un facilitateur. Nous sommes membre permanent du Conseil de sécurité. Sur cette base, nous pouvons prendre des contacts avec les membres du Conseil de sécurité, en particulier les membres permanents, pour examiner avec eux quelle suite le Conseil de sécurité pourrait donner à une demande africaine" concernant le Mali, a-t-il affirmé.
Aucune information supplémentaire n`a été fournie sur la visite de l`émissaire français, qui s`est rendu notamment au Mali et en Mauritanie dans le cadre d`une tournée dans des pays du Sahel.
Plus de deux mois après des attaques lancées, mi-janvier, par des groupes armés dont des rebelles touareg et jihadistes dans le Nord, le Mali a été secoué le 22 mars par un coup d`Etat militaire, qui a précipité la chute de la moitié du pays aux mains des assaillants. Les jihadistes ont ensuite évincé leurs ex-alliés rebelles touareg et contrôlent désormais totalement ces zones, ainsi que la ville de Douentza (région de Mopti, centre), prise sans combats le 1er septembre.
En huit mois, la crise a provoqué près de 443.000 déplacés internes et réfugiés, selon l`ONU.