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Libération des jihadistes, auteurs de crimes abominables : La CNDH dénonce l’impunité grandissante au Mali et projette une grande marche de protestation ce lundi
Publié le vendredi 29 aout 2014  |  L’Indépendant
Marche
© aBamako.com par A.S
Marche des partis politiques
Bamako, le 24 mai 2014. Les partis politiques se sont raillés au peuple pour exprimer leur mécontentement sur la situation de Kidal.




Au cours d’une conférence de presse tenue hier, la commission nationale des droits de l’homme (CNDH) s’est indignée contre la libération des auteurs présumés des amputations, des exécutions sommaires et de mauvais traitements notamment la libération du juge islamique de Tombouctou Hoga Hoga Alhousséiny et Yéro Ould Daha chef de la police islamique, tous libérés par les autorités maliennes. Cette dénonciation de la CNDH intervient après celles d’autres organisations de défense des droits de l’homme. Une marche est prévue ce lundi 1er septembre pour dénoncer la persistance de l’impunité.

Le gouvernement malien a procédé à la levée de six mandats d’arrêts, la libération politique de 23 éléments du MNLA et du HCUA en octobre 2013, ainsi qu’à celle de 42 éléments de divers groupes armés en juillet. A en croire le président de l’AMDH, Me Moctar Mariko, Hoga Hoga Ag Housseyni, ancien juge islamiste de Tombouctou, arrêté en janvier 2014, a été inculpé pour son rôle présumé dans la commission de violations graves des droits de l’homme à travers des sentences extrajudiciaires notamment les amputations, les exécutions sommaires, les arrestations arbitraires, les mauvais traitements. Cet auteur de crimes abominables été libéré le 15 août dernier dans la plus grande opacité. Me Mariko s’est dit indigné de cet acte abominable de l’Etat malien. Même son de cloche chez Me Kadidia Sangaré, qui a surtout mis l’accent sur le cas de Yoro Ould Daha, ancien membre influent du Mujao, arrêté dans la nuit du 28 au 29 juillet. Il a été libéré le 7 août par les autorités maliennes.

Le président du réseau des défenseurs des droits de l’homme, Salim Traoré, a déclaré que » les auteurs de ces graves délits après leur arrestation ne se sont pas inquités car ils étaient convaincus qu’ils seraient libérés « .

Me Mariko de préciser que le but recherché par les défenseurs des droits humains est de mettre une barrière à ces libérations injustes . » Nous ne voulons pas que le gouvernement sème la culture de l’impunité chez les citoyens. Si l’Etat veut pardonner, qu’on n’oublie pas les victimes. La population a besoin de connaitre toute la vérité dans cette affaire. S’ils sont vraiment innocents, qu’on le dise » a laissé entendre Me Kadidia qui, dans une lettre ouverte adressée au président de la République, a rappelé la déclaration de Bamako adoptée lors du Symposium International sur le bilan des pratiques, des droits et des libertés dans l’espace francophone, le 3 novembre 2000. Dans cette déclaration, il est à relever que pour : » lutter contre l’impunité, les Chefs d’ Etat et de Gouvernement s’engagent à adopter toutes mesures permettant de poursuivre et sanctionner les auteurs de violations graves des droits de l’homme, telles que prévues par plusieurs instruments juridiques internationaux, et régionaux, dont le statut de Rome portant création d’une Cour Pénale Internationale « .

C’est pourquoi, les organisateurs ont recommandé au gouvernement de prendre les mesures suivantes : lutter contre l’impunité, respecter le principe de la séparation des pouvoirs en laissant les juges faire leur travail ; adopter rapidement le décret d’Application de la loi n°2012-025 du 12 juillet 2012 portant indemnisation des victimes de la rébellion du 17 janvier 2012 et du mouvement insurrectionnel du 22 mars 2012 ; mettre en place rapidement des mécanismes de justice transitionnelle comme la Commission justice vérité et réconciliation ; prévoir des garanties de non -répétitions des crises ; recenser les victimes des régions concernées et évaluer leurs préjudices.

Mme Sagara Kadiatou Maïga, mère d’un béret rouge disparu, a indiqué que les victimes n’accorderont jamais leur pardon dans l’affaire béret rouge- béret vert, tant que justice n’est pas rendue. Toute chose qui démontre la position des épouses et mères des bérets rouges qui se disent déterminées à aller jusqu’au bout.

F. Mah Thiam KONE
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