Un message diplomatique clair à l'Algérie, mais destiné aussi pour le nouveau locataire de l'ambassade de France à Alger, Bernard Emié.
Lors de son discours «diplomatique» devant les ambassadeurs français, réunis comme chaque année à l'Elysée pour se voir délivrer leur feuille de route, le président François Hollande a adressé un message assez fort à l'adresse du gouvernement algérien, affirmant que la France approuve, «sans réserve», les efforts diplomatiques de l'Algérie menés pour résoudre le conflit malien. Le président français renouvelle ainsi son soutien aux actions diplomatiques menées par l'Algérie pour la restauration de la paix au Mali.
Des actions menées par l'Algérie depuis le début de ce conflit qui préconise le dialogue entre toutes les parties du conflit malien. Rappelons que des avancées ont été marquées lors des derniers pourparlers, au mois de juillet passé, à Alger, entre les différents groupes armés maliens, et des autorités de ce pays, réunis autour d'une même table.
La reprise des négociations est fixée pour le 1er septembre prochain à Alger. Beaucoup d'espoir est nourri autour de ce nouveau round auquel les différentes entités maliennes se sont attelées à préparer en harmonisant leurs positions pour la réussite de ce rendez-vous.
Un message diplomatique clair de Hollande à l'Algérie, mais aussi pour le nouveau locataire de l'ambassade de France à Alger, Bernard Emié, qui a été agréé en qualité d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès de la République algérienne et qui entamera ses fonctions en septembre.
Bernard Emié qui succède ainsi à André Parant avait assumé, ces dernières années, plusieurs postes d'ambassadeur dans d'importantes capitales dans le monde (1998-2002, Jordanie) (2004-2007 Liban), (2007-2011 Turquie) et (avril 2011- 2014 Royaume-Uni). C'est un véritable ténor de la diplomatie qui sera à Alger pour poursuivre la mission «diplomatique» de France en Algérie.
Le président Hollande devait aussi faire le bilan et vanter son action en Afrique où la France intervient militairement en République centrafricaine et au Mali. En Centrafrique, plongée dans le chaos et secouée pendant plus d'un an par des violences entre musulmans et chrétiens, la situation est loin d'être stabilisée. Et un intense travail diplomatique à l'ONU a permis la mise sur pied d'une opération de maintien de la paix. Dès le 15 septembre, 7600 Casques bleus, en grande partie des soldats africains déjà sur place, prendront la relève dans le pays. Au Mali où la France est intervenue en janvier 2013 pour stopper l'avancée de groupes armés liés à Al Qaîda, le dialogue entre Bamako et les groupes armés du Nord s'est enfin engagé et doit reprendre à Alger le 1er septembre. Militairement, Paris a réorganisé son dispositif (Mission Barkhane), destiné à lutter contre le terrorisme dans la zone sahélo-saharienne.
En fin de son discours, M.Hollande a fixé les grandes lignes de sa diplomatie dans un contexte international d'une exceptionnelle gravité, marqué par la montée en puissance des djihadistes de l'Etat islamique en Irak et en Syrie.
Le conflit en Ukraine, la guerre à Ghaza, le chaos en Libye, les crises en Afrique et l'épidémie d'Ebola ont été entre autres, les thèmes abordés par le président français dans son discours. Mais c'est surtout le Moyen-Orient, avec l'avancée fulgurante des djihadistes de l'Etat islamique (EI) et leur instauration d'un «califat islamique» à cheval entre l'Irak et la Syrie, qui est au coeur des préoccupations de M.Hollande qui a donné des précisions sur la conférence internationale sur la sécurité en Irak et la lutte contre l'Etat islamique, que tente de monter Paris.