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Cheick Oumar Sacko, président du Synacodem : « Il faut éviter de créer d’autres problèmes qui ne profitent à personne »
Publié le lundi 1 septembre 2014  |  Le Prétoire




Suite à la menace de grève avortée des commerçants détaillants, la semaine dernière, nous avons rencontré le président du syndicat national des commerçants détaillants du Mali. Selon Cheick Oumar Sacko, les douanes font actuellement d’a
Le Prétoire: Vous avez menacé de partir en grève la semaine dernière. Qu’est-ce qui avait motivé cette décision ?
Cheick Oumar Sacko : Effectivement nous avions décidé de faire la grève. Cela fait suite à la décision du service des douanes d’augmenter les taxes de douanes de 30% sur les marchandises qui viennent sans le contrôle EGS Bivac. Le contrôle Bivac est une certification de la facture d’agent qui existe dans beaucoup de pays. C’est-à-dire que toute marchandise qui a cette certification n’est pas amendée. Dans le cas contraire, c’est là que vous êtes taxé des 30% dont il s’agit. Vous comprenez que cette augmentation est considérable pour nous commerçants détaillants. Nous avons voulu que le gouvernement revoie sa copie car on n’a pas les moyens pour pouvoir faire face à cela. Vous savez, les marchandises que nous importons sont en vrac, et les 90% appartiennent aux commerçants détaillants. Ça nous concerne car on se met en groupe pour louer un container où mettre nos marchandises ensemble. Donc on est directement concerné.

Comment le dénouement est-il arrivé ?
C.O.S : Vous savez, je ne dirais pas que c’est notre menace de fermer boutique qui a bousculé l’Etat, ce serait trop dire. Mais aucun n’Etat responsable ne laisserait ses opérateurs cesser leurs activités à cause d’un problème, surtout quand il a la solution. Vous savez, quand les marchandises restent bloquées aucune recette ne rentre. Cela est un manque à gagner considérable pour l’Etat. L’Etat a besoin d’argent surtout par ces temps qui courent. Mais aussi pour éviter une pénurie sur le marché. Le DG de la douane avait mal compris, il n’écoute pas car il affirme que nous ne sommes pas des importateurs et des exportateurs. C’est vrai, mais tout le monde sait que c’est ensemble que nous mettons nos marchandises dans un camion ou un container, au nom d’une seule personne licenciée qui les fait dédouaner proprement, et chacun récupère sa marchandise. Donc, il avait mal compris. Lorsqu’il avait refusé, j’ai saisi la chambre de commerce et le patronat pour leur expliquer de quoi il s’agit. Les tractations ont continué. Nous avons approché tout le monde pour leur notifier notre position par rapport à cette mesure. C’est suite à cela que, mardi dernier, la direction des douanes et la ministre des finances en personne ont décidé que la taxe ne serait plus de 30% mais de 10%. Même là c’est trop élevé. Même 5% est une augmentation importante pour nous. Mais en tant que patriote et soucieux du climat de bonne entente entre la douane et les commerçants, il faut faire des efforts. C’est ce qui nous a amené à accepter la décision, sinon nous voulions même que ce qu’on payait avant soit diminué. Mais lorsqu’on responsabilise quelqu’un, il est normal qu’il décide pour nous. Notre président Golfa, lorsqu’il est venu nous annoncer la décision, à l’unanimité tout le monde s’est plié à cela.

Au delà de cette mesure que vous avez jugée inacceptable, y a-t-il d’autres mesures que vous décriez ?

C.O.S : Les tracasseries douanières, il y en a beaucoup. Mais attention, ce que les douaniers doivent comprendre c’est qu’il ne doit pas y avoir de bras de fer entre nous, notamment par rapport aux déclarations en douane. Je pense que nous sommes tous les fils de ce même pays. C’est normal que quand il y a des difficultés chacun défende sa position, mais cela ne veut pas dire que les uns sont contre les autres. C’est vrai qu’aujourd’hui nous sommes tombés d’accord sur la décision des 10%, mais on nous informe que ce qui ne se faisait pas avant à la douane se passe actuellement. Dire qu’il faut décharger les camions et les containers un à un pour compter les marchandises afin de fixer la valeur. Cela crée un autre problème. Car ça prend énormément de temps. Et si l’on sait que le temps compte beaucoup pour un commerçant et aussi qu’il y a des denrées parfois périssables. La semaine dernière, chacun est resté figé sur ses positions, mais c’est réglé maintenant. Il ne doit pas y avoir de répercussions sur nos rapports ou nos procédures de travail. Cela risque de créer d’autres problèmes qui ne profitent à personne.

Quel est le mot d’ordre aujourd’hui pour vos militants ?
C.O.S : Vous savez, en tant que responsables, nous sommes entre le marteau et l’enclume. Avec cette mesure, certains de nos militants pensent qu’on les a trahis, car ils ne sont pas prêts à payer les 10%. Je voudrai leur dire de patienter, d’essayer de voir la situation du pays. Notre cher Mali traverse des moments très difficiles. Il a besoin du concours de tout un chacun pour s’en sortir. Je demande à nos militants de rester soudés derrière notre président Golfa et de savoir que tout ce qu’on fait, c’est pour les soulager. Nous sommes des commerçants comme eux. Donc, on est dans le même bateau. Notre objectif est et reste la défense de leurs intérêts matériels et moraux. Les consultations et les rencontres continuent avec le gouvernement. Aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre grâce à Dieu. Nous espérons que le gouvernement respectera ses engagements et il n’y aura aucun problème.
Entretien réalisé par Harber MAIGA
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