La deuxième phase des négociations inter maliennes a été lancée le 1er septembre 2014 à Alger, sous l’égide de la diplomatie algérienne. Les différentes parties ont une fois de plus réaffirmé leur volonté d’œuvrer pour aboutir à un accord définitif global.
Les pourparlers inter-maliens sont entrés dans leur deuxième phase après un premier rendez-vous qui s’était achevé par l’adoption d’une feuille de route le 24 juillet à Alger.
Dans la soirée du 1er septembre, le ministre des Affaires étrangères de l’Algerie, Ramtane Lamamra, a officiellement lancé ce second round, dans la capitale algérienne. Et cela en présence des représentants de l’Etat malien, des groupes armés, de la société civile malienne, de la communauté internationale.
Cette deuxième phase est considérée comme cruciale et décisive, car elle doit aborder des questions de fond, conformément à la feuille de route, à laquelle les parties sont parvenues en juillet dernier.
En effet, à travers 4 groupes de travail, les participants à ces pourparlers ont abordé à partir d’hier 2 septembre des thématiques liés aux questions politiques et institutionnelles, sécurité et défense, justice et réconciliation, développement économique.
Qualifiant ces négociations de substantielles, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, voit en cette étape des négociations d’Alger un temps « fort », permettant d’aller vers une paix juste et durable.
« La tâche sera longue et difficile »
En sa double casquette de représentant du médiateur de la CEDEAO et d’envoyé spécial de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), pour le Mali, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé a adressé un message « clair » aux différentes parties maliennes.
Tout en saluant sa présence à cette deuxième phase des pourparlers, le ministre Bassolé a indiqué à la société civile malienne, qu’elle sera constamment sollicitée tout au long des négociations. « Ne laissez pas votre cause être entacher par des querelles intestines.
Les facteurs de division constituent une menace pour la paix », a dit M. Bassolé à l’endroit des mouvements armés. Il a également demandé au gouvernement malien de tendre une main « fraternelle » à ces mouvements, tout en leur faisant une offre « réelle » de paix.
Au regard de son expérience dans différentes médiations menées par le Burkina Faso, Djibrill Bassolé a prévenu : « la tâche sera longue et difficile ». Mais le représentant du Président du Faso dit nourrir beaucoup d’espoir dans le processus d’Alger et a souhaité l’adoption, à défaut d’un accord global définitif, d’un plan cohérent de sortie de crise.
Pour sa part, le ministre malien en charge des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop a traduit sa reconnaissance au président du Faso, Blaise Compaoré et à son homologue Djibrill Bassolé, pour les efforts consentis en faveur d’un retour de la paix au Mali. « Je suis persuadé que nous réussirons ensemble cet exercice », a indiqué M. Diop au sujet des négociations avant d’ajouter « nous sommes désireux de tourner cette page tragique ».
Aux parties maliennes présentes à Alger, Abdoulaye Diop leur a demandé d’être dignes de la confiance et de la solidarité que la communauté internationale manifeste à leur égard. « Nous n’avons qu’un seul pays.
Et nous avons le devoir d’en faire un espace de paix et de stabilité.» Le porte parole des membres du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), Amberi Ag Risha a plaidé pour un règlement politique et définitif du conflit.
« Nous devons mettre ensemble, toutes nos ressources pour que la solution à ce conflit, soit définitive », a déclaré le représentant des trois mouvements armés précités, réunis dans une coordination. Quant au président de la Coalition pour le peuple de l’Azawad, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, il a exhorté les parties à avoir le courage de faire la paix et a dénoncé « ceux qui prennent les négociations en otage ».
Pour leur part, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Mali, Bert Koenders et le haut représentant de l’Union Africaine pour le Sahel, Pierre Buyoya, ont tous réaffirmé leur soutien à ces pourparlers et rassuré de leur accompagnement.
Gabriel SAMA à Alger