Le président malien par intérim a adressé il y a quelques jours une requête de soutien militaire à la CEDEAO. Quelle est la réaction de l’ex junte et surtout du Capitaine Amadou Haya Sanogo ?
Ecoutez le capitaine Sanogo reste sur sa logique et est en phase avec ses frères d’armes. Le Mali a aujourd’hui besoin de soutien logistique, matériel et de formation plus que des hommes au sol.
« On a bien dit que les militaires maliens eux mêmes ont une dette de sang et veulent être en première ligne…»
Nous pensons que c’est cela aussi en grande partie l’esprit de la lettre du président Dioncounda Traoré. Nous pensons que c’est en lien avec le plan sortie de la rencontre de l’état-major commun aux pays du groupe de contact et l’état-major du Mali. On a bien dit que les militaires maliens eux mêmes ont une dette de sang et veulent être en première ligne de la guerre pour libérer le Nord. On est heureux que le Président par intérim lui-même rappelle que le déploiement de troupes et de policiers pour sécuriser les institutions de la transition est sans objet.
Si on comprend bien, le capitaine Sanogo est en phase avec cette requête du président par intérim ?
« Si aujourd’hui, on a un président de la transition, un gouvernement et des institutions en place, ne l’oubliez pas c’est grâce au capitaine Sanogo et les membres du CNRDRE »
Le capitaine Sanogo a toujours mis l’intérêt supérieur de la nation malienne au dessus de sa personne et c’est ce que ses frères d’armes aussi ont toujours pensé. Si aujourd’hui on a un président de la transition, un gouvernement et des institutions en place, ne l’oubliez pas c’est grâce au capitaine Sanogo et les membres du CNRDRE. LA CEDEAO elle-même doit une fière chandelle au capitaine et ses frères qui ont eu une oreille attentive lors de toutes les négociations et qui ont lui donné un certain éclat dans cette crise malienne. Alors cette requête du Président Traoré ne peut être contestée par le capitaine Sanogo. Seulement il y a des points sur lesquels il faut être formel comme depuis le début : on n’a pas besoin de troupes à Bamako. L’armée malienne a les hommes et les compétences pour se battre. Il faut juste un appui logistique surtout aérien de la part des pays amis et de notre organisation sous régionale qu’est la CEDEAO.
Il y aurait eu pourtant un certain émoi surtout dans les camps à l’annonce de cette requête
« La méthode utilisée par la présidence a froissé tout le monde »
Le problème c’est la communication jusqu’à la présidence de la république. Cette requête, les Maliens l’ont appris à partir de Ouagadougou et d’Abidjan. Aucun écho sur les médias nationaux. Si vous avez lu l’éditorial du quotidien national l’Essor de ce vendredi, vous comprendrez entre les lignes que la méthode utilisée par la présidence a froissé tout le monde. Il y a de quoi froisser tout le monde jusque dans les camps. Heureusement qu’il y a des gens comme le capitaine Sanogo et les responsables de l’Etat major général pour calmer tout le monde.
Le président demande des bataillons pour sécuriser les villes du Nord après leur libération aussi ?
« Il ya lieu de faire confiance à l’état major général »
Sur ce point, il ya lieu de faire confiance à l’état major général. Car on a bien dit que les demandes seront graduelles et cela interviendra après la libération. En temps voulu, cela sera bien analysé. On n’en est pas encore là.
Y a-t-il aujourd’hui la symbiose entre le Capitaine Sanogo, le président par intérim et le chef du gouvernement ?
« Tout le monde va dans la même direction »
Le Mali et un pays de dialogue et ici tout le monde se sent comme une famille. C’est aussi ce paramètre que les parties extérieures à cette crise ne comprennent pas. Depuis le retour du président par intérim de Paris, c’est l’entente et tout le monde va dans la même direction.
B.D. Réalisé avec Pop Dakar