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Mali - Oumar Mariko: la forte tête, les putschistes et les rebelles
Publié le mercredi 3 septembre 2014  |  Jeune Afrique
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Honorable Oumar MARIKO.




Réputé pour son franc-parler, Oumar Mariko est à la fois médecin, militant révolutionnaire et proputschiste. Portrait de l'enfant terrible de la classe politique locale.

"On reconnaît une vache à sa couleur, mais la couleur de l'homme se trouve dans son ventre." Il aime bien le citer, ce proverbe bambara, Oumar Mariko. Il y en a un, français celui-là, qui dit : "Il n'y a pas de fumée sans feu." Il lui va bien aussi. Mariko, éternel opposant jusqu'à l'élection d'Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), en 2013, est à lui seul une chronique acide du Mali de ces trois dernières décennies, un exceptionnel instigateur de coups fourrés, mais aussi une très utile boîte à rumeurs. Des mois, des années même que son nom est placé au coeur des intrigues les plus folles.

Le flot ne s'arrête jamais. En juin dernier, on lui prête la paternité d'une tentative d'assassinat du président, que son parti (Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance, Sadi) soutient pourtant. L'histoire est à dormir debout : des sous-officiers se seraient mis en tête d'attaquer la demeure d'IBK. Dans le lot des "comploteurs", il y a le sergent-chef Amara Sylla, un des gardes du corps de Mariko, qui, le jour J, lui a emprunté sa voiture... "Je n'ai rien à voir avec tout ça", clame le député.

Le même mois, c'est à l'Assemblée nationale qu'on évoque son nom. Les députés s'interrogent : faut-il lever son immunité ? Impliqué dans une affaire de violences à l'endroit de deux étudiants le 30 avril 2012 (le jour du contre-coup d'État des Bérets rouges), Mariko est inculpé pour "complicité de coups et blessures volontaires". Selon une source judiciaire, "il n'y a rien dans ce dossier".

En août, il fait encore la une. Depuis plusieurs mois, la France refuse de lui accorder un visa. "Sur les 147 députés, je suis le seul dans ce cas", dénonce-t-il. Paris lui fait comprendre que c'est à cause de ses ennuis judiciaires. Mais un diplomate l'admet : "On ne va pas donner un visa à un homme qui passe son temps à critiquer la France."
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