Après un an à la tête du pays, le président Ibrahim Boubacar Kéita peine à apporter un début de solutions aux souffrances de son peuple. Crise du Nord, lutte contre la corruption, vie chère, paupérisation galopante… L’opposition politique vient de décider de monter au créneau dimanche 7 septembre prochain pour dénoncer ce qu’elle appelle » la déception de tout un peuple « . Ce sera au cours d’un meeting annoncé grandiose qui se tiendra au Palais de la Culture Amadou Hampathé Bah.
Depuis l’installation au pouvoir du président Ibrahim Boubacar Kéita, c’est la première sortie publique de l’opposition malienne. Les responsables politiques membres de cette opposition viennent de décider de se faire entendre dans une manifestation unitaire qui se veut annonciatrice d’une coalition dite » républicaine et citoyenne « , selon le bouillant secrétaire général du parti pour la renaissance nationale (PARENA), l’ancien ministre Djiguiba Kéita dit PPR.
C’est ainsi que pour le moment neuf formations politiques ont décidé de réunir leurs militants pour tenir ce premier meeting de l’ère IBK. Il s’agit de l’URD, du PARENA, du PRVM Faso ko, du PDES, du PSP, du PIDS, du PS Yelen Kura, de la FCD et de l’AFP. D’autres partis comme les FARE Anka Wuli peuvent se joindre à ce mouvement unitaire.
Selon nos sources, les réunions se tiennent depuis quelques jours pour peaufiner l’organisation de ce meeting que l’opposition veut grandiose pour » montrer au pouvoir que les populations sont dans leur écrasante majorité déçues par la gouvernance actuelle « , a indiqué PPR. Ainsi trois commissions ont été mises en place pour la réussite de l’événement : commission communication, commission organisation et commission mobilisation.
Pour Djiguiba Kéita que nous avons joint au téléphone, ce meeting est une occasion pour les membres de l’opposition de dire devant la face du monde que » le pouvoir se livre à un pilotage à vue, à des tâtonnements et à l’improvisation par rapport à plusieurs préoccupations de la nation « . Il a ajouté que concernant la gestion du Nord, on assiste à un « déni des réalités et une méfiance injustifiée vis-à-vis de l’Accord préliminaire de Ouagadougou. On observe un immobilisme ayant conduit au pourrissement de la situation, à l’aventurisme qui a conduit à la visite du Premier ministre à Kidal le 17 mai et à la guerre non préparée du 21 mai… « .
Concernant la situation socio-économique, les organisateurs du meeting parlent de la tension économique corroborée par la récente grève de l’UNTM, les difficultés des ménages qui tirent le diable par la queue, la précarité qui s’étend, l’activité économique tournant au ralenti, le déroulement catastrophique des derniers examens scolaires, etc.
De sources proches des organisateurs, plusieurs leaders sont attendus lors de ce meeting. Il s’agit de Soumaïla Cissé de l’URD, Tiébilé Dramé du PARENA, Ahmadou Abdoulaye Diallo du PDES, Amadou Koïta du PS Yelen Kura, Oumar Hammadoun Dicko du PSP, Djibril Tangara de la FCD. Ceux-ci pourraient, à en croire un cadre du PARENA, rendre publique une déclaration commune dénonçant les insuffisances de la gouvernance actuelle et formulant des propositions pour remettre le pays sur les rails.
Bruno D SEGBEDJI