La crise poste coup d`Etat dans notre pays a touché presque tous les secteurs de développement. Ainsi, pour se faire une idée de la situation de la volaille, qui est beaucoup consommée dans notre pays en temps normal, nous avons mené des enquêtes dans des points de vente du district de Bamako. Il ressort des divergences d’appréciation.
D’une part, les ménagères se plaignent de la hausse des prix tandis que les vendeurs de volaille attribuent cette hausse à l`exportation de plus en plus accrue de la volaille malienne vers les pays voisins, en particulier la Côte d`Ivoire. Aussi, ils se disent victimes de la crise qui a fait que leurs premiers partenaires que sont les hôteliers ont ralenti l`achat de la volaille ce qui a beaucoup joué sur leur commerce.
La chaire blanche est préférée de plusieurs consommateurs, mais avec le coût qu’elle présente en ce moment, beaucoup préfèrent s`en priver. Du marché de Ouolofobougou à celui de Kalaban Coro, en passant par le marché de volaille de la base A, nous avons constaté que les prix sont presque les mêmes. Mais un seul constat s`est imposé partout, c`est que les prix sont élevés.
Pour cela, certaines ménagères que nous avons pu interroger n`ont pas caché leur mécontentement face à ce phénomène de hausse des prix. Elles prétendent que la volaille se vend actuellement à un prix exorbitant. Evidemment, les vendeurs de volaille pensent autrement. Pour eux, la volaille doit cette hausse de prix à des causes indépendantes de leur volonté. Au cours de notre visite chez le président de l`association des vendeurs de volailles, il nous a fait part des difficultés qu`ils rencontrent.
Selon lui, prêt de 70 % de la volaille malienne est exportée en Côte d`Ivoire, et que les commerçants ivoiriens venus pour s`approvisionner sur le marché malien, achètent à des prix exorbitants parce que la volaille se vend plus chère en C’ôte d`Ivoire qu`au Mali. Ainsi, ils occupent les zones les plus productrices de volailles telles que Sikasso, Koutiala, San. De ce fait les commerçants maliens sont obligés de se conformer à leur prix. Sinon, ils en sortiront bredouille. Le district étant un peu éloigné de ces zones, il va de soi qu`on constate une hausse des prix, a-t-il regretté.
Par ailleurs, les vendeurs de volaille nous ont fait part des difficultés qu`ils rencontrent en cette période poste coup d`Etat. Il s`agit notamment de la fermeture de plusieurs hôtels qui entrave gravement à leur commerce. A en croire certains d`entre eux, leurs principaux partenaires sont des promoteurs d`hôtels. Une fois que les hôtels ne fonctionnent pas, eux ils en ressentent directement. A cela s`ajoute l`attitude de certains fermiers qui sans se conformer aux injonctions du syndicat des commerçants de volaille, se permettent de vendre la volaille à des prix forfaitaires aux hôteliers
Aussi, diront-ils, la période hivernale est dure pour nous les vendeurs de volaille parce qu`en ce moment de l`année, c`est le moment de pondaison de la volaille ce qui fait que les fermiers préfèrent les garder conduisant souvent à une crise sur le marché. Ce qui peut aussi engendrer la hausse des prix.
A toutes ces difficultés, il faut ajouter le fait qu`à l`approche des fêtes de fin d`année, certains producteurs s`abstiennent à garder leur volaille. Parce que c`est à la fin d’année que le prix de la volaille augmente le plus à Bamako. Ils se plaignent du fait que la veille de la fête du 31 décembre voit souvent une floraison des vendeurs de volaille qui n`obéissent à aucune règle édictée par le syndicat des vendeurs de volaille et c’est souvent ces opportunistes qui vendent à des prix exorbitants.
Abou BOLOZOGOLA