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Amadou Koïta du PS Yelen Kura : « En un an, IBK a posé plus d’actes de mauvaise gouvernance que les vingt ans de la démocratie »
Publié le jeudi 4 septembre 2014  |  L’Indépendant




L’espérance suscitée par l’élection d’Ibrahim Boubacar Kéita s’est transformée en déception sur le plan institutionnel, politique, économique, social et sécuritaire.

Au plan institutionnel, IBK fut le premier président de la République élu à violer l’article 37 de la Constitution malienne qui prévoit que quarante huit heures après son investiture, le président de la République fasse la déclaration de ses biens devant le président de la Cour suprême. Le chef de l’Etat, qui a toujours assuré l’ensemble du peuple malien qu’il est blanc comme neige, a refusé de se soumettre à cette obligation constitutionnelle. La question qui se pose est de savoir ce qui se cache derrière ce refus…

Au plan sécuritaire, nous partons aux pourparlers d’Alger en position d’extrême faiblesse. Cela est dû au manque de vision et d’approche concertée quant à la gestion de ce dossier du Nord. En douze mois, IBK a fait perdre au Mali ce que la transition et la communauté internationale ont réussi à arracher aux jihadistes au prix du sang. Le drapeau malien flottait partout sur le territoire national et la souveraineté du Mali s’exerçait sur toute l’étendue du territoire y compris à Kidal.

Aujourd’hui, notre drapeau ne flotte plus à 60 km de Tombouctou, soit à Ber et à 60 km de Gao, à Djebbok.

Au plan économique, jamais l’économie malienne n’a été aussi près de la banqueroute. Le changement promis est devenu un slogan. L’année 2014, qui avait été décrétée celle de la lutte contre la corruption par le président de la République, est celle durant laquelle les PTF ont décidé de suspendre leur coopération avec le Mali pour mauvaise gestion des ressources de l’Etat : achat de l’avion présidentiel, achat de motards, rénovation de la résidence et du palais présidentiels sans appel d’offres. En un an, IBK a fait plus de dégâts dans le domaine de la mauvaise gouvernance que les vingt ans de la démocratie. La preuve, c’est la première fois que les institutions de Bretton Woods décident de suspendre leur appui à notre pays. Et le PIB chute, le climat des affaires est de plus en plus insoutenable…

Au plan politique, jamais dans l’histoire du Mali, la famille du président n’a eu autant d’emprise dans la gestion des affaires publiques. Il avait promis que le pouvoir ne sera pas un partage de gâteau. Mais c’est seulement sous IBK qu’on a vu sept chefs de partis politiques au gouvernement (le leader du CNID, de la CODEM, de l’ASMA, de YELEMA, de l’UM-RDA, de l’UDD, de Jamaa). Sans oublier la présence des rebelles à l’Hémicycle au compte du parti présidentiel et le reniement du fait majoritaire à l’Assemblée nationale.

S’y ajoute que la situation sociale est tendue. IBK avait promis le bonheur aux Maliens. Cela se traduit aujourd’hui par l’augmentation des tarifs d’eau, d’électricité, le prix des carburants, l’organisation chaotique des examens scolaires, etc.

Bruno D Segbedji
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