Délogés par des coups d’État, des rébellions ou des révolutions, de nombreux chefs d’État africains ont définitivement quitté leurs palais dans des conditions parfois rocambolesques. De Mobutu à Amadou Toumani Touré en passant par Ben Ali, voici quelques-uns des dirigeants "fuyards" les plus célèbres du continent.
Mobutu Sese Seko quittant Kinshasa à bord d’un imposant cortège de berlines, Henri Konan Bédié fonçant sur la lagune d’Abidjan à bord d’un zodiac, ou, plus récemment, Amadou Toumani Touré dévalant la colline de Koulouba à Bamako... Ces dernières années,
plusieurs chefs d’État africains ont été contraints de quitter le pouvoir en catastrophe, poussés vers la sortie par des putschistes, des rebelles, ou encore leur propre peuple. Jeune Afrique vous propose de revenir sur l’histoire mouvementée de certains d’entre eux, sans aucune prétention d’exhaustivité.
Amadou Toumani Touré, Mali
François Bozizé, Centrafrique
Mobutu Sese Seko, RDC
Mouammar Kadhafi, Libye
Zine el-Abidine Ben Ali, Tunisie
Henri Konan Bédié, Côte d’Ivoire
Pascal Lissouba, Congo
LAmadou Toumani Touré a été président du Mali de 2002 à 2012. © AFP
Il a quitté le pouvoir en courant. Ou plus précisément en dévalant la côte de Koulouba, l’une des collines dominant Bamako et sur laquelle est érigé le palais présidentiel malien. Le 21 mars 2012, un groupe d’officiers, excédés par l’inaction des autorités face à la rébellion touarègue dans le Nord, prend le siège de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) avant de foncer vers la présidence.
Au courant de mécontentements grandissants au sein de l’armée, Amadou Toumani Touré (ATT) est persuadé, jusqu’en fin d’après-midi, qu’il peut retourner les mutins et garder la main. Peu avant 18 heures, les assaillants attaquent le palais à coup de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes.
Le président n’a plus le choix : il faut fuir. Accompagné de son aide de camp et de trois autres militaires, il évite l’unique route desservant Koulouba et descend la colline par l’ouest – parfois porté par ses guides, en raison d’un genou douloureux. Après avoir braqué une Mercedes plus discrète qu’un véhicule officiel, le petit groupe gagne finalement le camp de parachutistes de Djicoroni, fidèle au désormais ex-chef d’État.
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