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Seydou Diawara, vice président du groupe parlementaire VRD, élu à Bougouni : « Il y a doute sur la capacité de gérer les affaires publiques »
Publié le samedi 6 septembre 2014  |  La Nouvelle République




Il est difficile de faire le bilan de la première année d’exercice du président IBK. Difficile quand on mesure toutes les attentes qui avaient été suscité par son élection. Les maliens fondaient beaucoup d’espoirs. On pensait qu’il était la solution pour résoudre l’ensemble des problèmes des maliens, notamment les problèmes sécuritaires que vit le pays.
Je cois qu’au terme de sa première année d’exercice du pouvoir, chacun s’est rendu compte à l’évidence de ce que vaut ce régime. Il est évident que quelque soit le pouvoir qui arrivait, il fallait s’attendre à des difficultés. Mais je crois que la conquête du pouvoir a fait tenir beaucoup de promesses qui sont loin d’être tenues. Parce que l’un des points su lequel le président IBK était attendu, c’est de trouver une solution à la crise sociopolitique que vit le pays. Nous constatons que nous sommes à la même situation qui prévalait en Aout 2013.
Tout ce qui avait été dégagé comme pistes pour aller à une négociation pour trouver une solution. Nous sommes encore au point de départ, parce que les derniers pourparlers à Alger n’ont fixé d’une feuille de route. Et le plus difficile reste à venir. Nous souhaitons vivement que ces pourparlers puissent aboutir à une solution durable pour la crise malienne. Cette question va au delà des contingences politiques. Ça concerne tous les maliens à quelque niveau que ce soit.
Ce qui est sûr, le gouvernement en place a péché par la réactivité par rapport à cette question. Mais nous espérons que quelque soit ce retard que nous puissions arriver à une paix durable pour le Mali.
Autre aspect de la gestion du pouvoir, c’est le quotidien des maliens, c’est la relance économique du pays. On parle du retour de la sécurité. C’est vrai, on a pu tenir des élections, il y na assez d’accalmie ailleurs, mais le pays n’est pas totalement assuré d’une sécurité à tous les niveaux. Si vous voyez les zones de Mopti jusqu’à Kidal qui étaient des régions propices au tourisme, nul n’a besoin d’être un spécialiste pour dire que le tourisme a marqué le pas. C’est un manque à gagner important pour la relance de l’économie malienne. La crise économique est mondiale, même si on pense qu’il y a des perspectives bonnes, nous subissons ce coup là.
Il y a eu moins d’actions pertinentes pour la relance de l’économie malienne. Aujourd’hui, nous n’avons pas pu bénéficier de tout le soutien comme il le fallait de nos partenaires, car il y a doute sur la capacité de gérer les affaires publiques. Ça peut amener à se poser beaucoup de questions. Même s’il n’y a pas de rupture avec nos partenaires, il y a un ralentissement, quand même dans les actions à tenir. C’est important, quant on veut gérer les affaires publiques, on s’y prête pas à des actions qui peuvent prêter à confusion. C’est le manque de transparence dans la gestion des pouvoirs publics.
Au niveau de la scène politique, il n’y a pas eu trop d’agitations. Est-ce que la scène politique est gérée comme il le fallait ? Est-ce que nous assistons à de grandes entités politiques ? Tel n’est pas le cas. C’est toujours le même schéma politique que nous avons. Il y a un groupe majoritaire qui dit soutenir le gouvernement et des partis qui se sont déclarés être dans l’opposition. Tout cela est loin d’être dans un ensemble bien structuré.
Sur un autre plan, la refondation, la formation et la reconstruction de notre armée pose aujourd’hui problème. Il est reconnu qu’on ne peut pas en une année faire une armée qui avait été mise en décrépitude depuis plusieurs années de gestion. Mais il s’agit d’avoir une lisibilité : qu’est ce que nous envisageons de faire pour arriver à une armée forte, équipée, disciplinée et préparée à la guerre. Je crois qu’à défaut de réaliser tout ça en une année, on doit avoir un tableau de bord. On a toujours parlé d’une loi de programmation qui n’a jamais vu le jour, qui n’a jamais eu de contenu. Ça n’engage que moi, c’est une appréciation personnelle. C’est une question importante qui doit aller au delà de toutes les contingences politiques. On doit pouvoir réfléchir, se donner un cadre cohérent de préparation de notre armée.
L’assentiment du peuple est général. Le front social, on n’a pas eu à prendre sérieusement les préoccupations des couches sociales. Tout est resté en veille. Les élections ont eu lieu, il fallait créer un cadre de concertation avec les différentes organisations syndicales. Mieux prendre leurs préoccupations, les prendre en charge et se donner un calendrier pour les apporter des solutions. Tel n’a pas été le cas, le dialogue social a péché. Ces derniers jours, on parle de contact entre le président et les couches sociales ; cela vaut ce que ça vaut. Il y a eu un manque total de dialogue sur les préoccupations des couches sociales. L’un dans l’autre, je crois que c’est tout ça qui constitue des faiblesses par rapport à la gestion de ce pouvoir là.
Il ne faut pas se tromper, je dis quel qu’aurait été le pouvoir en place, certainement il y aura des difficultés, mais vue l’attente très forte que l’élection d’Ibrahim Boubacar KEITA avait suscité. Ce n’est pas toujours fréquent de voir par ces temps de démocratie77% accorder sa confiance à un homme. C’est beaucoup plus un homme qu’on a voté qu’un programme politique.
L’espoir est permis, la survie du Mali est liée à ça. Il est obligé de s’arrêter un moment donné, de faire lui-même, une appréciation des actions qu’il a posé. Est-ce que ça va dans le bon sens ou pas ? Si le Mali va bien, ce ne le sera pas pour Ibrahim Boubacar Keita seul. Il le sera pour nous tous maliens. Nous sommes tous concerné. Il est temps que le pouvoir en place puisse aller de façon concrète à se doter d’un programme de gouvernance cohérent qui prendra en compte les préoccupations de tout un peuple, qui va associer toutes les couches composantes à sa rédaction et à mise en œuvre.
Ça veut pas dire qu’il faut aller à un gouvernement d’union nationale, ça n’a pas de sens. Encore que le peuple a fait son choix. Celui qui a mérité ce choix a la responsabilité de gérer et les autres composantes de juger et d’apprécier, de critiquer, s’il le faut. Pour notre part nous avons opté pour une opposition constructive. Nous n’allons pas prendre la rue pour le plaisir, mais nous allons user pleinement de tout ce que la constitution nous accorde comme moyens d’intervenir dans l’action gouvernementale ou publique.
Je souhaite au Mali et aux maliens beaucoup de forces à surmonter ces difficultés là, à dire au pouvoir en place qu’il est temps de gérer le pays avec le peuple. Gérer le pays avec le peuple, c’est prendre en compte les préoccupations de l’ensemble des couches du pays. C’est mon point de vue personnel.
Nous souhaitons vivement que le Mali puisse retrouver son intégrité territoriale, son unité et que la cohésion et le pardon puissent s’instaurer après qu’on ait pu situer les responsabilités des uns et des autres. Que le droit soit dit. On a beau réconcilier, tant qu’on n’a pas dit qui a tort, qui a fait quoi, nous allons retomber dans les mêmes schémas en voulant plaire à tout le monde.
Voilà ce que je peux dire des 12 premiers mois d’exercice du président IBK, sans être exhaustif.
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