Le ministre chargé de l’Administration territoriale et son homologue chargé de la décentralisation ont rencontré la classe politique pour échanger autour de trois grands points dont : le Recensement administratif à vocation d’Etat-civil (RAVEC), l’opérationnalisation des données biométriques ou la poursuite avec le fichier consensuel, et la nécessité de dissoudre l’actuelle Commission électorale nationale indépendante pour la réformer dans sa composition. Ce sont là les préoccupations majeures exprimées par les représentants des partis politiques lors de cette rencontre tenu le lundi 3 septembre au Gouvernorat du district de Bamako.
Colonel Moussa Sinko Coulibaly
La cérémonie était présidée par les deux Ministres dudit ministère à savoir le Col. Moussa Sinko Coulibaly et Me Demba Traoré, en présence des représentants des différents partis politiques de notre pays.
Le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Colonel Moussa Sinko Coulibaly a insisté sur trois faits qu’il a appelé les « trois certitudes » : les élections ne se tiendront pas en cette année 2012 ; les Maliens souhaitent des élections dans les meilleurs délais ; il n’y aura pas d’élections bâclées. Il a mis un accent sur le retour de l’Administration dans les régions occupées. Ce qui constitue un impératif pour un bon déroulement du processus électoral. Pour le ministre Coulibaly, il ne faut pas céder à la précipitation. Il ne faut pas céder à la facilité. Il faut attaquer le mal malien à la racine avec Gao, Tombouctou et Kidal occupés, il a également parlé du problème du nord et de la crise institutionnelle.
Selon le Col. Coulibaly, il ne s’agit pas de faire des élections, juste pour les faire, pour sombrer ensuite dans une crise plus grave encore que celle-ci. Certains ont pensé que le plus difficile est déjà fait. Mais, « moi je dis que le plus difficile est à venir. Si nous ne prenons garde, le pire est à venir. Nous devons rester soudés, mobilisés dans une union sacrée pour sortir le pays définitivement de la crise « . Le Colonel Moussa Sinko Coulibaly a également expliqué que le fichier existant est le fichier électoral consensuel (FEC) avec quelques données biométriques. Il ne peut pas promettre aujourd’hui que les élections prévues pour 2013 seront organisées avec un fichier biométrique, c’est-à-dire, le fichier électoral tiré du RAVEC, dans la mesure où les Maliens de Côte d’Ivoire n’ont pas été recensés. Il a parlé des impératifs d’appuis techniques et financiers pour arriver à un meilleur dispositif électoral avec la préoccupation prioritaire de recouvrer l’intégrité territoriale du pays.
Pour sa part, le nouveau ministre délégué chargé de la décentralisation, Me Demba Traoré, dira que seule l’union des cœurs et des esprits permettra de sortir le Mali de la crise qu’il traverse actuellement. « Je sais que la classe politique malienne mesure les dangers qui pèsent sur notre pays, si nous n’arrivons pas à nous unir autour de la sauvegarde de l’intégrité du territoire et de l’organisation d’élections acceptables pour tous, nous risquons de passer à côté de la plaque », a-t-il souligné.
Dans les débats, plusieurs représentants des partis politiques ont exprimé des inquiétudes quant à la situation de partition du pays, de non disponibilité de fichier électoral biométrique à ce jour, d’absence de chronogramme pour le processus électoral, de fraudes électorales, et plusieurs acteurs politiques ont également soulevé la nécessité de dissoudre l’actuelle CENI en vue de la réorganiser. En tout cas, il faut signaler que les protagonistes ne sont pas parvenus à fédérer les idées autour du fichier électoral et la reconstitution de la Commission électorale nationale indépendante.
Moussa SOW, stagiaire