Les forces africaines doivent
s'organiser pour préparer une intervention dans le nord du Mali, a plaidé
vendredi le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, en assurant que Paris
soutiendrait une telle opération sans agir sur le terrain.
Lors d'un déplacement en Bretagne, M. Le Drian a salué la demande faite
mardi par le président du Mali, Dioncounda Traoré, d'une aide militaire à la
Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
"A partir de ce moment, il faut que les forces africaines susceptibles de
composer l'outil d'intervention s'organisent pour que la réponse ait lieu",
a-t-il déclaré devant la presse. "Il y a des signes qui montrent que ça peut
se mettre en oeuvre. Très bien, faisons en sorte que cela se poursuive", a
déclaré le ministre.
Interrogé sur l'envoi éventuel de troupes françaises sur le terrain en
appui de celles de la Cédéao, M. Le Drian a assuré qu'en "aucun cas la France
ne sera une actrice opératoire". "Simplement, elle assurera un soutien",
a-t-il dit. Quant à la possibilité d'une opération aérienne, il a répondu: "je
vous laisse supposer quelle forme peut prendre ce soutien".
Le ministre français a jugé urgent de réagir à la mainmise de groupes
islamistes armés sur le nord du Mali "qui sont en train d'élargir leur
périmètre".
La perspective d'une reconquête militaire du nord du Mali, aux mains de
groupes islamistes depuis cinq mois, reste lointaine, Bamako ne souhaitant pas
l'intervention de forces étrangères combattantes sur son sol.
Le président malien a demandé mardi à la Cédéao "un soutien et un appui
aériens", des renseignements, une aide logistique et l'envoi de cinq
bataillons "à engager graduellement dans le contrôle des villes reconquises",
sans participation aux combats préalables.
La Cédéao prépare depuis plusieurs mois le déploiement au Mali de quelque
3.300 soldats, force dont les contours demeurent flous.