L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu lundi qu’il fallait s’attendre à des milliers de nouveaux cas d’Ebola au Libéria dans les trois prochaines semaines et a appelé la communauté internationale à accroître fortement ses efforts de lutte contre l’épidémie en Afrique de l’Ouest.
Avec la Guinée et la Sierra Leone, le Libéria est le pays le plus touché par l’épidémie. Le Nigéria et le Sénégal ont signalé un nombre beaucoup plus limité de cas.
Au 8 septembre, le Libéria comptait ainsi près de 2.000 cas d’Ebola et plus d’un millier de décès. Le taux de mortalité des personnes infectées est de 58%, soit l’un des plus élevés, a indiqué l’OMS.
Au cours des semaines passées, une équipe d’experts de l’OMS a travaillé avec le gouvernement du Libéria pour évaluer la situation dans ce pays.
"Tous ont convenu que les exigences de l’épidémie d’Ebola ont complètement dépassé la capacité du gouvernement et des partenaires à y répondre. Quatorze des 15 comtés du Libéria ont maintenant signalé des cas qui ont été confirmés", a souligné l’OMS dans un communiqué de presse.
Quelques 152 agents de santé ont été infectés et 79 sont décédés. Lorsque l’épidémie a commencé, le Libéria avait seulement 1 médecin pour traiter près de 100.000 personnes sur une population totale de 4,4 millions de personnes. Chaque infection ou décès d’un médecin ou d’une infirmière réduit considérablement la capacité de réponse.
"Le Libéria, avec les autres pays durement touchés, à savoir la Guinée et la Sierra Leone, connaît un phénomène jamais vu jusque-là lors d’une épidémie d’Ebola. Dès qu’un nouveau centre de traitement d’Ebola est ouvert, il est immédiatement rempli par des patients, indiquant qu’il y a un grand nombre de cas auparavant invisibles", a dit l’OMS.
A la suite de son évaluation au Libéria, l’OMS déclare constater que "les méthodes traditionnelles de contrôle d’Ebola n’ont pas l’effet voulu au Libéria, même si elles semblent marcher ailleurs dans des zones de transmission limitée, notamment au Nigéria, au Sénégal et en République démocratique du Congo".
L’agence onusienne note également qu’une plus grande implication communautaire est la clé d’une intervention efficace. "Là où les communautés ont des responsabilités, notamment dans les zones rurales, et mettent en place leurs propres solutions et mesures protectrices, la transmission d’Ebola a considérablement ralenti", a indiqué l’OMS.
L’OMS estime également que les acteurs impliqués dans la lutte contre l’épidémie en Afrique de l’Ouest "doivent se préparer à multiplier par trois ou quatre leurs efforts actuels".
"Comme la directrice générale de l’OMS, le Dr Margaret Chan, l’a dit aux agences et aux responsables la semaine dernière à New York et à Washington, les partenaires de développement doivent se préparer à une ’augmentation exponentielle’ de cas d’Ebola dans les pays connaissant actuellement une transmission intense du virus. Des milliers de nouveaux cas sont attendus au Libéria au cours des trois prochaines semaines", a ajouté l’OMS.