Les pourparlers d’Alger seraient-ils une simple diversion pour détourner les regards du grand complot international dans le dos du Mali ? Tout porte à le croire, en effet. Pendant que le gouvernement malien, la société civile et d’autres ressorts nationaux convergent et s’échinent à chercher la solution à l’équation du statut unitaire du Mali, le schéma sécessionniste du Mouvement National de Libération de l’Azawad ne manque pas d’adeptes dans les haut-lieux les plus insoupçonnés.
Dans une dizaine de jours, en effet, précisément le 18 septembre prochain, s’ouvre à Bruxelles un séminaire international sur le thème évocateur suivant : «Autodétermination des peuples, nouveaux modèles d’Etat». Annoncé pour durer trois journées dans la capitale des institutions de l’Union Européenne, le conclave est ouvert à vingt-quatre autres entités séparatistes à travers la planète, dont les intérêts se recoupent au sein du Réseau mondial pour les droits collectifs des peuples. Parmi les drapeaux qui arborent le logo de la rencontre internationale figure celui de nombreuses entités autonomistes parmi lesquels le Biafra, le Sud Cameroun, le Cabinda, le Kurdistan, la Kabylie, les Iles Canaries, la Palestine, etc. On dénombre également le Mnla qui prend part au séminaire de Bruxelles en vertu de son ticket d’adhésion à l’OAES ‘Organisation Africaine des Etats Emergents) obtenu depuis le 18 novembre 2013. Basée à Washington où elle est membre observateur de l’ONU, l’OAES lutte pour une autodétermination qui conteste l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation qu’elle juge artificielles et préjudiciables à la stabilité du continent. En y inscrivant l’Azawad comme le 13ème membre, le Mnla espère sans doute s’ouvrir une autre porte l’autonomie, un dessein sur lequel le mouvement rebelle affiche une intransigeance dans les négociations en cours à Alger.
Le comble, c’est que les intentions séparatistes semblent trouver des échos tacitement favorables du côté de puissants partenaires qui feignent accompagner le processus du dialogue inter-malien dans le sens de l’indivisibilité du pays. Sur l’affiche annonçant le Séminaire où le Mnla est indûment admis comme représentant des peuples dénommée Azawad, il est mentionné – certes en filigrane mais noir sur blanc – que l’événement bénéficie du soutien financier de l’Union européenne. Laquelle prend soin, toutefois, de se désolidariser de son contenu.
Dans la version anglaise du mémorandum d’adhésion délivrée par l’OAES au Mnla, il est pourtant mentionné que l’Azawad est admis à cette organisation comme Etat indépendant.
A KEITA