COTONOU - Le président du Bénin, Boni Yayi, président en exercice de l'Union africaine, a déclaré vendredi que les pays d'Afrique occidentale se rencontreraient bientôt pour discuter de stratégies pour une intervention au Mali, où des islamistes ont pris le contrôle du nord du pays.
Les pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) tiennent 3.300 militaires à la disposition du gouvernement du Mali pour l'aider à reprendre le contrôle du nord.
Le Mali a toutefois indiqué qu'il ne voulait pas que des troupes soient déployées pour combattre les islamistes, mais qu'il souhaitait un soutien logistique de la part de ses voisins.
"Il y aura bientôt une réunion extraordinaire de la Cédéao pour écouter les chefs d'états-majors sur la stratégie d'intervention", a déclaré le président Yayi au cours d'une conférence de presse avec le président du Ghana, John Dramani Mahama, en visite à Cotonou.
"Le gouvernement de transition doit être accompagné pour un retour de la démocratie au Mali", a ajouté le président de l'UA.
Le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, a demandé une assistance pour "la réorganisation des forces armées et de la sécurité", en termes d'équipement, d'entraînement et de soutien logistique.
Le Mali était considéré comme l'une des démocraties les plus stables de la région jusqu'à ce que le coup d'Etat du 22 mars le plonge dans le chaos.
Mettant à profit les événements, des extrémistes alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) se sont emparés des principales localités du nord du Mali.
Ils ont depuis imposé dans la vaste zone qu'ils contrôlent une stricte application de la charia, la loi islamique, tandis que les autorités intérimaires à Bamako et des médiateurs ouest-africains étudiaient les moyens de résoudre la crise.
Bamako hésite à accepter la proposition d'une intervention militaire, projet qui attend toujours un mandat des Nations unies, et souhaite que son armée soit à la tête des opérations.