Politique extérieure : Les députés se mettent à niveau

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Publié le mercredi 10 septembre 2014 | L’Essor

© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Assemblée Nationale du Mali.

Ils doivent mieux comprendre et maitriser leur rôle dans la mise en œuvre et le contrôle de la politique extérieure du pays au cours de leurs travaux parlementaires, s’approprier les conditions de vie et les préoccupations des Maliens de l’extérieur.

Le rôle de l’Assemblée nationale dans la mise en œuvre de la politique extérieure de notre pays et dans la diplomatie parlementaire était à l’ordre du jour d’un séminaire qui s’est tenu hier dans la salle de la Commission des affaires étrangères, des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine.

Organisé en collaboration avec le programme de renforcement des capacités de l’Assemblée nationale, le séminaire était destiné aux membres de la dite commission, de leurs collègues de la commission de la défense nationale et de la sécurité, aux groupes d’amitié et aux assistants parlementaires. Des cadres du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine, du ministère des Maliens de l’extérieur, des anciens ambassadeurs et de la Cellule stratégique du département es Affaires étrangères, en étaient les principaux animateurs.

Trois communications suivies de débats et des travaux en ateliers étaient au programme. La première communication était relative aux objectifs assignés à la diplomatie malienne et ses outils. La deuxième était consacrée à la politique actuelle de protection et de promotion des Maliens de l’extérieur. La dernière communication concernait la diplomatie parlementaire, son évolution et ses perspectives.
L’Assemblée nationale a été renouvelée à 80% à l’issue des dernières législatives. De nombreux élus sont donc à leur premier mandat. Ils doivent maîtriser nombre de concepts et d’outils indispensables à l’élaboration, au suivi et au contrôle des politiques de l’Etat.

La commission des affaires étrangères, des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine est chargée de superviser, entre autres, la politique extérieure du gouvernement. Pour renforcer les capacités de ses membres dans la conduite de leurs prérogatives parlementaires, l’accroissement de leur niveau d’information sur les orientations et le fonctionnement des services de l’Etat constitue une étape importante dans l’appropriation des défis actuels spécifiques au secteur des affaires étrangères, des Maliens de l’extérieur.

Ouvrant les travaux, la présidente de la commission des Affaires étrangères, des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Mme Diallo Aïssata Touré, a salué la tenue d’une session qui va contribuer à renforcer les capacités des membres de sa commission et mettre à niveau leur information sur la politique étrangère de notre pays.
L’objectif général de cet atelier est d’assurer une information actualisée des défis et enjeux actuels en matière de politique étrangère et des principes et objectifs majeurs poursuivis par l’exécutif.

A cet effet, il s’agit de discuter avec les experts des secteurs publics et privés afin d’identifier et de s’approprier les objectifs assignés à la diplomatie malienne, les moyens mobilisés, le rôle de la diplomatie parlementaire dans le renforcement de l’efficacité de l’Etat malien au plan diplomatique, le contour d’un cadre de partenariat entre l’Assemblée nationale et les acteurs de la politique internationale du Mali et la société civile et l’identification des axes de communication assurant une visibilité aux travaux de la dite commission.

Ses membres devraient, à l’issue de l’exercice, mieux comprendre et maitriser leur rôle dans la mise en œuvre et le contrôle de la politique extérieure du Mali au cours de leurs travaux parlementaires, s’approprier les conditions de vie et les préoccupations des Maliens de l’extérieur, formuler des positions sur la politique extérieure et faire des recommandations relatives aux besoins de renforcement de leurs commissions et groupes d’intérêt.

Dans son mot de bienvenue, le responsable du programme de renforcement des capacités de l’Assemblée nationale, Chérif Diaby, a relevé que les implications internationales de certains enjeux de politique intérieure et les fortes répercussions sur la vie quotidienne des citoyens de décisions prises à l’échelle internationale, incitent le parlement à intervenir de manière plus active en politique internationale.

Si la politique extérieure a longtemps été considérée comme une prérogative exclusive du pouvoir exécutif, de nos jours cette conception peut être largement contestée, a-t-il estimé. La politique extérieure est une politique publique parmi d’autres et soulève les mêmes problèmes d’options, d’efficacité, de contrôle et d’évaluation des résultats en vue de leur redressement. Dans ce cas, elle concerne tous les acteurs politiques, mais à des degrés différents. Déterminer les niveaux requis des contributions de chaque institution dans la marche vers cette diplomatie est sans doute une des attentes de la présente rencontre.
A. LAM