Le président en exercice de l’Union africaine (UA) et chef de l’Etat béninois, Boni Yayi, a appelé vendredi soir le président ivoirien Allassane Ouattara, qui assume actuellement la présidence de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à convoquer d’urgence une session extraordinaire pour le règlement définitif de la crise malienne.
« Nous demandons expressément à notre président des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO de convoquer une session extraordinaire de l’institution sous-régionale, pour que nous puissions écouter les chefs d’Etat-majors de nos armées qui se sont réunis à maintes reprises sur la crise malienne, pour les conduites à tenir et que nous allons apprécier », a déclaré le président Boni Yayi.
Lançant cet appel lors d’une conférence de presse qui a sanctionné la brève visite de son homologue ghanéen à Cotonou, Boni Yayi estime que le temps consacré par les autorités de la CEDEAO pour le règlement de la question de la démocratie au Mali leur a trop coûté.
« Le temps que nous avons mis pour le règlement de la question de la démocratie au Mali nous a beaucoup coûté. Il est temps de créer des conditions d’instauration d’une vraie démocratie à Bamako. Cette démocratie doit nous permettre de trouver une issue à la crise profonde qui affecte le Mali depuis plusieurs mois », a- t-il souligné.
Pour le président Boni Yayi, le retour à l’ordre constitutionnel au Mali nécessite le retour de la junte dans les casernes.
« Il faut que la junte s’écarte de la vie politique, de l’animation des institutions politiques, pour que nous trouvions une issue rapide à cette crise malienne, et que l’on règle cette question préalable à mon avis, parce que, c’est la résolution tardive de cette question qui fait qu’aujourd’hui, nous sommes arrivés à une situation qui vienne aggraver la situation au Mali », a-t-il estimé.