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Communication, Sécurité, Budget, Agriculture : Les éclairages de quatre ministres
Publié le lundi 10 septembre 2012  |  Le 22 Septembre


Bruno
© Autre presse par DR
Bruno Maïga, ministre délégué auprès du ministre de la Jeunesse, du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle


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Sous l’égide du ministère de la Communication, un atelier de renforcement des capacités et des compétences professionnelles des patrons de presse sur la couverture médiatique en période de crise s’est tenu du 6 au 9 septembre à Selingué Au cours de cette rencontre, le département dirigé désormais par Bruno Maïga a mobilisé certains membres du gouvernement, malgré leur calendrier très chargé, pour échanger avec les hommes de médias sur leurs activités.


Bruno Maiga, ministre de la Communication
Quatre ministres ont fait le déplacement, le vendredi 7 septembre 2012, sur les six attendus. Il s’agit du Général Tiefing Konaté, de la Sécurité intérieure et de la Protection Civile, de Marimpa Samoura, du Budget, du Dr Yaranga Coulibaly de l’Agriculture et, bien sûr, de Bruno Maïga de la Communication.

Ceux qui ont manqué à l’appel sont le Colonel major Yamoussa Camara de la Défense et des Anciens Combattants et le Colonel Moussa Sinko Coulibaly de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Leur homologue de la Communication a promis aux participants que ces deux officiers passeront, à leur tour, devant les journalistes au cours de cette semaine, à Bamako, probablement dans la salle de conférences du département de la Communication.

Le ministre Bruno Maïga, d’un commerce très facile, calme et très posé, a introduit le débat en ces termes: «l’organisation du présent atelier trouve justification dans la nécessité d’outiller et de mieux orienter les professionnels de médias que vous êtes dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information, pendant la délicate période de crise. Elle s’explique également par le rôle stratégique que les médias doivent jouer pour accompagner le gouvernement dans la réalisation de ses deux missions essentielles: la reconquête de l’intégrité territoriale et la préparation d’élections libres, transparentes et démocratiques».

Bruno Maïga a tenu également à faire savoir aux participants qu’il n’existait aucune cacophonie au sommet de l’Etat et que RFI n’avait pas bien informé ses auditeurs à propos de la lettre de Dioncounda Traoré, envoyée au Président en exercice de la CEDEAO, Alassane Dramane Ouattara. Il a juré la main sur le cœur que cette correspondance avait été rédigée par le Président intérimaire, le Premier ministre et certains officiers. La lettre, a-t-il dit, a été lue en Conseil des ministres et nulle part il n’a été écrit que les institutions de la transition seraient sécurisées par des forces étrangères.

«Nous allons corriger les erreurs constatées ça et là et nous demandons votre accompagnement pour le Mali. Il faut vous mettre au service du pays et ne rien écrire qui puisse déstabiliser davantage les institutions de la République. Nous avons besoin d’unité, de cohésion, pour soutenir nos forces armées et de sécurité, afin de bouter de notre territoire les différents groupes terroristes. C’est notre mission première. Avec votre accompagnement, nous allons ensemble la réussir et parvenir ensuite à organiser des élections libres et transparentes» a dit Bruno Maïga.

Précisons que l’intervention de ce dernier a eu lieu vingt-quatre heures avant celles de ses homologues.

Très attendu, le Général Tiefing Konaté était très à l’aise pour répondre à l’interpellation des journalistes, qui avaient presque tous demandé sa démission, au lendemain de l’agression de Dioncounda Traoré. De ses explications, il ressort qu’il a pleinement joué sa partition. Mais qu’il a été poignardé dans le dos. Lui-même l’a dit: «Je me suis demandé s’il fallait partir ou non? J’ai décidé de rester, pour clarifier la situation. Les enquêtes sont terminées et la justice est saisie. Le peuple sera bientôt, je l’espère, informé, de ce qui s’est réellement passé».

Auparavant, il avait expliqué que son département avait pour mission d’assurer la sécurité des institutions de la transition, de participer à la reconquête du Nord du Mali, de sécuriser les élections avant, pendant et après le processus. Sans oublier la mission quotidienne de protection des populations et de leurs biens.

Concernant la première mission, il a expliqué le dispositif déjà mis en place. Il s’agit de la sécurisation des résidences des chefs d’institution et de celle des ministres. S’y ajoutent celles de Koulouba et de la Cité administrative.

Pour la reconquête du Nord du Mali, des gendarmes et des gardes prendront part aux opérations auprès des militaires. Les pandores surveilleront le déroulement du combat et feront des rapports à chaque étape. Les seconds participeront activement aux combats.

Quant aux élections, une cellule de coordination sera créée au sein du département pour les renseignements, avant, pendant et après le scrutin. Elle rédigera au besoin des rapports pour annoncer ou expliquer des incidents, dérapages ou fraudes éventuels.

Enfin, le ministre a attiré l’attention de l’auditoire sur les patrouilles actuelles, qui n’ont qu’un seul objectif: sécuriser la ville de Bamako en protégeant les populations et leurs biens. Concernant les excès des patrouilles dénoncées par les confrères, le ministre Konaté a demandé d’appeler aux numéros suivants pour les dénoncer: 80 00 11 15 (la police) ou 80 00 11 14 (la gendarmerie).

Marimpa Samoura, du Budget, a expliqué que les finances publiques du Mali traversent une véritable crise, laquelle a conduit le pays en 2012 à une récession de 3,3% et d’ici décembre, ce chiffre, a-t-il dit, pourrait évoluer à 4%. En économie, une récession est une période de diminution passagère de l’activité économique. La définition est variable d’un pays à l’autre.

Pour certains pays, comme aux Etats-Unis, elle est définie comme une période d’au moins deux trimestres consécutifs avec une baisse du PIB (Produit intérieur brut). Dans d’autres pays, on parle de récession dès qu’il y a un ralentissement de la croissance, c’est-à-dire une baisse des taux de croissance, même s’ils restent positifs.

Une récession est globale lorsqu’elle touche à la fois la production industrielle, le commerce, à travers les échanges internationaux, l’emploi, le niveau des revenus ainsi que la consommation des ménages.

Le ministre en charge du Budget explique cette récession par des facteurs externes, notamment les crises libyenne et ivoirienne et la mauvaise pluviométrie. Il y a aussi, bien sûr, la crise sécuritaire au Nord du Mali et la crise politique à Bamako qui compliquent la situation. Conséquence: le budget a été revu en recettes (1 300 milliards) et en dépenses (1 400 milliards), avec un gap de 100 milliards de nos francs.

Celui-ci n’est pas couvert, à un moment où les partenaires s’intéressent peu au pays. Ce qui nécessite un ajustement des besoins, à travers la réduction des dépenses. Seules celles dites incompressibles, notamment l’éducation, la santé, l’agriculture et bien sûr les salaires et les bourses restent inchangées.

Les subventions à la presse et aux partis politiques sont concernées par les coupes réglées. C’est un sacrifice national que tout le monde consent pour permettre au pays de ne pas se mettre à terre, malgré la conjoncture difficile. Marimpa Samoura a, par ailleurs, soutenu que le Mali a toujours de bons rapports avec la Banque Mondiale.

Enfin, le ministre de l’Agriculture, Yaranga Coulibaly, apparemment timide, s’est montré fort convaincant en évoquant les dossiers de son département. Ainsi, il dira que 36 milliards ont été mobilisés en direction du monde rural, que 80% des producteurs ont bénéficié de la subvention pour la campagne 2012 – 2013; que la pluviométrie de cette année est excédentaire; que la CMDT a atteint 100,100% des prévisions et que des dispositions sont en voie d’être prises pour empêcher l’avancée des criquets, signalés à Kidal et dans le Tilemsi, vers le Sud du Mali. Il a, cependant, annoncé une mauvaise nouvelle: la FAO a suspendu sa coopération avec le Mali.

Pour être complets, signalons que l’ancien porte-parole du gouvernement, Hammadoun Touré, qui avait initié l’atelier, a gratifié les participants d’un brillant exposé sur la prévention et la résolution des conflits.

Chahana Takiou

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