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Mali : Par quel bout faut-il prendre le problème ?
Publié le mardi 8 mai 2012   |  L’Observateur Paalga


Mali:
© AP par DR
Mali: Des combats ont fait au moins 22 morts
Après de violents combats dans la capitale malienne mardi, les troupes fidèles à la junte ont envahi le camp principal des forces loyales au président ATT renversé le 22 mars qui ont tenté une mutinerie.


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On ne sait plus ce qu’il faut penser du Mali. La CEDEAO et son médiateur, Blaise Compaoré, pédalent dans le vide et, avec eux, les autorités de la transition, en l’occurrence le président intérimaire, Diocounda Traoré, le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, plus son gouvernement de technocrates, qui ne mène pas large. Le vrai pouvoir à Bamako est entre les mains des putschistes, qui disposent de la puissance de feu. Sinon comment expliquer la vague d’arrestations des hommes politiques, qui avait suscité l’émoi, obligeant la junte à procéder à leur libération ?

Cette fois, ce sont des militaires, leurs frères d’armes, qui font l’objet d’interpellations. Les choses se passent comme si c’est le capitaine Sanogo qui est le vrai chef d’Etat. Et si l’on s’en tient à ses propos sur la transition, conduite par Diocounda, l’on se convainc que la junte regrette d’avoir débandé dès les premières menaces de la CEDEAO et qu’il aurait fallu tenir tête, comme en Guinée-Bissau, face à laquelle l’organisation sous-régionale n’a pas adopté la même fermeté qu’en étant confrontée à la situation au Mali, même si, il faut le dire, les deux situations ne sont pas comparables, avec la partition du Nord-Mali et son occupation par les islamistes.

On se demande ce que les émissaires de la junte et le médiateur se disent lors de leurs rencontres. Se parlent-ils les yeux dans les yeux ou bien tout se passe-t-il dans un langage diplomatique ? On est curieux de le savoir parce que les choses n’avancent pas visiblement, et on se demande ce qui va se passer après les 40 jours d’intérim de Diocounda, qui ne seront pas dépassés d’une seule seconde selon le capitaine.

La nature ayant horreur du vide, pendant qu’à Bamako on se dispute le pouvoir, les barbus d’AQMI et d’Ansar Dine dictent leur loi et imposent leur conception de l’islam : interdiction aux hommes de saluer les femmes, port obligatoire du voile pour la junte féminine, prière obligatoire dans les mosquées, port de pantalons courts et nous en oublions.

A cette catastrophe politique et humanitaire est venue se greffer la destruction de bien culturel qui n’appartient même pas au pays d’ATT, mais à l’humanité tout entière : en effet, des membres d’Al-Quaida au Maghreb Islamique, appuyés par des éléments d’Ansar Dine, ont détruit le mausolée d’un saint et promis de s’attaquer à d’autres.

Ça rappelle les Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan, que les Talibans avaient démolis à coups d’explosifs et d’artillerie.

Avec cette talibanisation, on a vraiment peur pour le Mali, et les acteurs politiques et militaires devraient plutôt s’unir pour combattre l’ennemi commun : les fous d’Allah.

Adama Ouédraogo Damiss
L’Observateur Paalga

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