Le Mali est dans un trou noir en stade comatique. Au moment même où nous avons plus que jamais besoin de notre armée, ses éléments se livrent à une confrontation directe entre eux, tel des gangsters de rue. Suite à ces affrontements, le sort tragique des Maliens est arrivé à son apogée. Où en est-on donc de notre code moral?
Tout au long de cette crise, nous avons dénoncé la barbarie de bandits armés. Mais aujourd’hui, dans le monde entier, l’image de notre armée est plus que jamais désappointée.
Pourtant, observons de loin vers le Nord : nous verrons les flammes des cases brûlées, nos mausolées profanés et nous entendrons les pleurs des enfants. Le temps nous manque pour vétiller. 40 jours, 12 mois, qu’importe ! Si nous n’éteignons pas plus vite les cases en feu, les nôtres brûleront et de plus belle.
La démonstration de coup de force de la semaine passée entre soldats de l’armée malienne déjà faible en équipement et en hommes de combat, est lamentable. Un beau gâchis !
Un Premier ministre sur qui repose le poids de ce qui reste du Mali nous fait un discours peu convaincant avec une voix plus qu’hésitante. C’est dire qu’il doute lui-même de ce qu’il formule.
Il est temps de sonner l’alarme et de faire comprendre à tous les altérés du pouvoir que le véritable ennemi se trouve au nord, sauf si notre combat commun n’est pas la restauration de l’intégrité nationale. Mais qui d’autre pourrait sonner le tocsin? La population elle-même?
Souhaitons que les événements des derniers jours réveillent les esprits et déclenchent une prise de conscience collective pour un processus d’union. Le Mali un et indivisible? Arrêtons de faire la politique de l’autruche : le Mali est déjà divisé et n’est plus un, mais des fractions de pouvoirs sur toute l’étendue du pays. Notre hymne national ne vibre plus dans nos cœurs, le drapeau n’est plus accroché dans tout le territoire.
L’urgence est de demander l’aide internationale. En effet, une prétention excessive n’est-elle pas une inconscience totale de nos responsables? Refuser l’offre de nos voisins dans de pareils cas serait tout simplement suicidaire. Nous n’avons les moyens, ni financiers, ni militaires, de reconquérir nos terres occupées. Chaque jour qui passe est un danger pour le pays, d’autant plus que les islamistes ont déjà commencé à endoctriner nos jeunes maliens du Nord en leur apprenant le Jihad. Sous peu, nous apercevrons des jeunes métamorphosés qui, pour devenir des martyrs, seront prêts à sauter avec des grenades bourrées de charges explosives.
De par leur formation, les militaires ne sont pas diplomates. De ce fait, ils n’ont leurs places ni dans la vie politique, ni dans les rues de nos villes. Pour la bonne marche de notre Constitution, chacun doit être à sa place. Si les autres pays l’ont bien compris, pourquoi pas nous?