La fin de la subvention du gaz, c’est lui. La suspension du salaire des contractuels 2011 de l’Etat, c’est lui. La réduction des dépenses, qui prive des administrations du nécessaire pour leurs missions, c’est encore lui.
Quid du retour d’anciens aux postes qu’ils avaient occupés ? Le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne cesse donc d’étonner. Ses ukases font voir clairement que le détenteur du cordon de la bourse nationale va à contre-courant du progrès et du renouvellement de l’élite.
En remettant les rênes de certains de ses services centraux à des cadres qui avaient fait toutes leurs preuves à ces niveaux, il empêche la promotion des jeunes. Il fait comme si l’adage qui veut que les cimetières soient remplis de gens indispensables ne concerne pas Mali.
Même s’ils sont des as dans leurs domaines respectifs, les promus font un come-back qui pourrait fragiliser la cohésion au sein des administrations financières, les limogeages et les nominations étant des occasions de règlements de comptes, de pratiques extraprofessionnelles qui détournent les travailleurs de leurs tâches.
Ce qui est sûr, il y aura des chamboulements sans tête ni queue, des crocs-en-jambe à gogo. Ce qui apporte déjà de l’eau au moulin de citoyens qui pensent que les précédents gouvernements n’auront pas à rougir face à ce gouvernement qui laisse des « bienheureux » se débrouiller aux dépens du bien public.
Le ministre des Finances explique la fin de la subvention du gaz par la modicité du coût bien qu’augmenté au Mali comparé à celui qui est en cours dans la sous-région. Il omet de dire qu’il n’y a aucune comparaison entre les salaires maliens et ceux de ces pays. Chez les voisins, les travailleurs gagnent deux fois plus… pour les mêmes rendements.
On signalera que la protection de l’environnement, qui est un OMD, imposait la subvention sur le gaz. Sa fin risque d’anéantir les efforts du gouvernement et des collectivités ces dernières années en matière de reboisement et de protection de l’environnement.
L’alternative au gaz est la coupe abusive du bois et la fabrication du charbon, des pratiques qui détruisent les forêts. De cela aussi, le ministre, trop près des sous de l’Etat, se moque comme de l’an 40. D’où ce zéro pointé à ses décisions et actes ces derniers temps qui portent les relents du retour en arrière pour ne pas dire une gouvernance de revanche !