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Nord du Mali : cinq hommes au total amputés lundi à Gao par les islamistes (source médicale)
Publié le mardi 11 septembre 2012  |  AFP


L`hôpital
© Autre presse
L`hôpital de Gao fonctionne à nouveau avec l`aide du CICR
L`hôpital de Gao, au nord du Mali, qui avait été pillé en mars lors de la prise du contrôle de la ville par les rebelles touaregs et les groupes islamistes, fonctionne à nouveau avec l`aide du CICR.


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BAMAKO - Un nouveau bilan fait désormais état de cinq hommes amputés lundi d`une main et d`un pied chacun par les islamistes, à Gao (Nord du Mali), suite à des accusations de braquage, selon une source médicale jointe sur place mardi.
Lundi, "les +barbus+ (jihadistes, ndlr) ont emmené ici un homme amputé d`une main et d`un pied. Quelques heures plus tard, ils en ont amené quatre autres" dans le même état, a déclaré à l`AFP un responsable à l`hôpital public de Gao sous couvert d`anonymat.
Les précédentes informations, données par des témoins, indiquaient que les jihadistes, installés depuis plus de cinq mois dans le nord du Mali, avaient coupé la main et le pied de quatre hommes accusés de braquage au nom de la charia (loi islamique) qu`ils prétendent appliquer.
"Tous les cinq sont là aujourd`hui (mardi), ils sont en vie et conscients", a ajouté le responsable médical, en précisant ne pas pouvoir fournir davantage de détails.
Selon lui, les membres du personnel médical manifestant "trop d`intérêt" pour les mutilés sont menacés de représailles, étant perçus par les islamistes comme leurs soutiens ou complices.
Des rumeurs annonçant le décès de trois des hommes mutilés avaient circulé mardi dans certains milieux.
Selon des habitants, les cinq hommes ont été accusés par les islamistes d`avoir braqué en août un car de voyageurs assurant la liaison entre Gao et Niamey, au Niger voisin.
D`après les mêmes sources, les amputations ont été effectuées par des membres du Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao), qui contrôle Gao et se partage le vaste nord du Mali avec d`autres groupes armés, dont Ansar Dine (Défenseur de l`islam).
Le Mujao et Ansar Dine sont des alliés d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont des dirigeants sont régulièrement vus dans les zones qu`ils occupent.
Profitant d`un coup d`Etat militaire le 22 mars qui a déstabilisé le pouvoir politique à Bamako, les islamistes ont pris le contrôle du nord du Mali (trois régions administratives : Kidal, Gao et Tombouctou) entre fin mars et début avril, en même temps que des rebelles touareg qu`ils ont, depuis, évincés de ces zones.
Le 1er septembre, le Mujao a pris sans combats Douentza, ville stratégique de la région de Mopti (sud), proche du Nord.
Tous les jihadistes prônent l`application de la charia, au nom de laquelle ils ont commis ces derniers mois dans les zones sous leur contrôle de nombreuses exactions, souvent en public (amputations, flagellations, lapidations à mort...) et en toute impunité, en dehors de la résistance d`une frange de la population.

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