La Coordination des organisations patriotiques du Mali a vécu une journée de crises, samedi dernier. La Copam organisait une conférence de presse à la Ccim, le Mp22, une assemblée générale au siège de la radio Kayira, quoiqu’il fût représenté à la Ccim par Cheick Mohamed Tabouré.
Le secrétaire général de la Cstm, Hammadoun Amion Guindo, joint au téléphone, vendredi soir, nous a dit que la rupture était consommée. La société civile, avait-il précisé, s’est démarquée des partis politiques et elle a tenu une réunion à la Cstm, samedi. Le lendemain, dimanche, une conférence de presse était organisée à la Cstm. L’attelage, contre nature, a donc fini par se disperser. Les uns revendiquant toujours leur convention, les autres refusant la politique de la chaise vide et le troisième groupe réclamant le beurre et l’argent du beurre. Il faut signaler que Me Kassoum Tapo, aussi, était en train de se justifier devant la presse, samedi, à son domicile. A qui profitent ces divisions ? Sans nul doute au président par Intérim qui consolide son titre dans une confuse ambiance de discordes généralisées. Dans ce contexte, Dioncounda Traoré a tellement pris conscience de sa position de force qu’il en a presque défié l’armée, l’assemblée nationale et une partie de l’opinion, en adressant sa lettre – en catimini, dit-on – à la Cedeao. Applaudissements du Fdr ! Le Front- sans entrer dans le fond de la lettre- a félicité la décision courageuse. Pourtant, par son acte, Dioncounda Traoré ne se départit pas du tout de son rôle d’arbitres des crises, calculant la pleine mesure de la situation sociopolitique, puisqu’il a pris toutes les précautions de ne pas parler d’envoi de troupes combattantes. Importante nuance! Puisque dans le pays, une demande d’envois de bataillons a été longuement commentée. C’est dans cet esprit que le capitaine Sanogo a jugé opportun, lundi dernier, de s’exprimer à la télévision nationale pour faire taire les rumeurs, confirmant du coup le président par Intérim : Dioncounda Traoré n’a pas présentement demandé de troupes étrangères sur le territoire malien. Par cette prouesse d’équilibriste, dont il garde le secret, le président par Intérim a fait d’une pierre deux coups. Non seulement, il a réussi à recoller à sa majorité politique, à son regroupement, le Fdr, mais il a surtout évité de prendre trop de risques avec l’armée qui ne tient pas du tout à ce d’autres fassent la guerre à sa place.