Bamako, Un islamiste algérien recherché dans son pays a été arrêté dans le nord du Mali, et transféré à Bamako, a appris vendredi l’AFP de sources de sécurité.
"C’est +un gros poisson+, il a été arrêté dans le nord du Mali. Il a la nationalité algérienne. Il est actuellement transféré à Bamako", a déclaré à l’AFP, une source de sécurité au sein de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), qui n’a pas précisé la date de son arrestation.
Selon la même source, ce sont les groupes armés qui contrôlent actuellement la région de Kidal (nord-est) qui ont arrêté l’islamiste Meherig Djafar, avant de le livrer aux forces françaises, qui à leur tour l’ont remis aux forces maliennes.
De nouvelles négociations entre le gouvernement de Bamako et les groupes armés du nord du Mali ont repris le 1er septembre à Alger.
Confirmant l’information, une source proche de la gendarmerie nationale du Mali, a précisé qu’il s’agissait effectivement "+d’un gros poisson+ recherché dans son pays, et sur qui des documents compromettants ont été retrouvés".
Parmi ces documents figurent des lettres appelant au jihad, ainsi que des images où le suspect est aux côtés du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, a-t-on précisé.
"Nous sommes arrivés à la conclusion, même si l’intéressé pour le moment passe difficilement à table, qu’il est un lieutenant du jihadiste Mokhtar Belmokhtar", a affirmé cette source sécuritaire malienne.
En rupture de ban avec la hiérarchie d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Mokhtar Belmokhtar a scellé une alliance avec le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao).
Considéré comme l’un des chefs jihadistes les plus redoutés du Sahel, il milite pour un jihad sahélo-saharien, et une grande coalition avec les jihadistes du Niger, du Tchad, et de Libye. Selon des sources de sécurité maliennes, il se trouverait actuellement en Libye.
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a appelé cette semaine à une mobilisation de la communauté internationale contre l’implantation des "groupes terroristes" dans le sud de la Libye, où ceux-ci "viennent s’approvisionner, y compris en armes, et se réorganiser".
Leurs principaux chefs "y transitent régulièrement", a-t-il indiqué, citant notamment Mokhtar Belmokhtar.
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