Mauritaniens tués au Mali: un "crime odieux" dans un contexte d`insécurité #aBamako

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Mauritaniens tués au Mali: un "crime odieux" dans un contexte d`insécurité

Publié le mercredi 12 septembre 2012 | AFP

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Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la Mauritanie
Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la Mauritanie

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AFPTV - 12/8/2012

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Crise Malienne 2012

NOUAKCHOTT - Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a qualifié mercredi de "crime odieux" la récente fusillade au Mali ayant fait 16 morts dont neuf Mauritaniens, sans toutefois vouloir accabler ce pays voisin.

"Ce crime odieux a été commis en raison des circonstances politiques et sécuritaires difficiles que traverse ce pays frère", a-t-il dit à la presse dans sa première déclaration publique sur l`affaire.

"Malheureusement, ce crime n`aurait pas eu lieu si ce n`était la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays", a-t-il ajouté après l`arrivée à l`aéroport de Nouakchott des corps des neuf Mauritaniens en provenance du Mali.

Mais "nous ne voulons pas faire assumer au Mali frère ce qu`il ne peut pas assumer au vu de la situation qu`il traverse. (...) Nous ne voulons pas compliquer plus la situation de ce voisin", a-t-il insisté, tempérant la colère manifestée par son gouvernement.

Celui-ci avait dénoncé trois jours auparavant un "assassinat collectif", les hommes étant "désarmés" au moment de la fusillade, survenue le 8 septembre, de nuit, dans la localité de Diabali (centre du Mali).

Selon Mohamed Ould Abdel Aziz, les défunts étaient "des prédicateurs pacifistes connus de tous" ayant pour mission "de prêcher l`islam modéré et non violent. Ils n`ont jamais perturbé la sécurité et la stabilité d`aucun pays", a-t-il dit.

"Nous exigeons une enquête indépendante, transparente et juste, à laquelle des Mauritaniens devraient être associés, pour faire la lumière sur ce crime odieux en vue de prendre les sanctions appropriées contre les auteurs", a-t-il encore déclaré.

"Les résultats de cette enquête devront être connus de tous", a-t-il ajouté, en insistant sur la situation du Mali, déstabilisé par un coup d`Etat militaire le 22 mars et dont le Nord est occupé depuis plus de cinq mois par des groupes islamistes lourdement armés alliés d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

"Nous regrettons ce qui se passe dans ce pays frère, avec lequel nous avons d`excellentes relations de fraternité et de bon voisinage", a-t-il insisté, en souhaitant que le Mali sorte rapidement de cette crise.

Les neuf dépouilles ont été transportées de Bamako à Nouakchott mercredi matin par un avion des Mauritania Airlines affrété par le gouvernement mauritanien. Elles ont été escortées par une délégation comprenant des responsables des Affaires islamiques et d`une communauté de prédicateurs dont étaient membres les défunts.

Outre le président Ould Abdel Aziz, étaient présents à l`aéroport son Premier ministre, plusieurs membres du gouvernement, des responsables de la communauté musulmane, particulièrement celle des prédicateurs, ainsi qu`une foule nombreuse. Certains dans l`assistance ont exprimé leur colère contre le gouvernement malien et exigé des sanctions contre les militaires maliens auteurs des coups de feu meurtriers.

Les dépouilles mortelles ont été transportées par des ambulances à la mosquée de leur communauté, dans un quartier dans le sud de Nouakchott, pour la prière rituelle avant l`inhumation.

Le ministre malien des Affaires étrangères Tièman Coulibaly a été dépêché à Nouakchott pour, selon le gouvernement malien, exprimer "de vive voix" aux autorités mauritaniennes "la compassion et les regrets" de Bamako après la fusillade qui fait l`objet d`une enquête officielle au Mali.

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