Malgré un début difficile comme dans d’autres zones, les objectifs de production pourront être atteints si les pluies continuent jusqu’en octobre. Dans le cadre du suivi de la campagne agricole en cours, le ministre du Développement rural Bocari Tréta a visité jeudi dernier quelques exploitations agricoles dans la zone Office de la haute vallée du Niger (OHVN). Cette visite effectuée au pas de charge, lui a permis de constater l’état de la campagne agricole dans cette zone.
C’est sous une forte pluie que la délégation ministérielle a visité l’exploitation agricole de Dadio Diarra à Banani, une localité de la commune rurale de Koulikoro. Les visiteurs du jour ont été séduits par l’état d’avancement des différentes cultures dans cette exploitation de 38,5 hectares. De long en large, le ministre Tréta a parcouru les parcelles de différentes spéculations : 7,5 hectares de coton, 5 hectares de maïs, 16 hectares de sorgho, 7 hectares de sésame, l0,5 hectares de l’arachide et 2,5 hectares de pourghère. Ainsi, la délégation a pu apprécier le travail formidable abattu par cet exploitant agricole expérimenté et avisé. L’état végétatif des différentes parcelles est jugé bon par les techniciens.
Dadio Diarra est un paysan modèle qui a respecté les normes et techniques recommandées par l’encadrement. L’installation tardive de l’hivernage a poussé notre paysan à choisir deux variétés différentes de chacune de ces spéculations, dont une de cycle court et l’autre de cycle long. Le paysan expérimenté a justifié ce choix par le fait qu’il fallait envisager différentes hypothèses pour faire face à toutes les éventualités qu’offre la pluviométrie capricieuse.
Après cette étape, la délégation ministérielle a mis le cap sur le village de Sikouna dans la commune rurale de Sirakorola, où les champs de Mahamadou Djankoumba et Siriman Traoré étaient à l’honneur.
Le premier dispose de 16,5 hectares sur lesquels il cultive du coton, du maïs, du sorgho, du mil, de l’arachide, du pourghère et du sésame. Le second produit exclusivement des céréales. L’attention des visiteurs a été attirée sur une stratégie innovante que le doyen Djankoumba expérimente dans son exploitation. Il a prévu de cultiver des plantes fourragères sur un demi hectare afin de nourrir ses bœufs de labour. Ce qui fait, a-t-il assuré, que depuis quelques années, il n’a plus besoin d’acheter de l’aliment bétail pour ses animaux. Le fourrage récolté suffit largement à nourrir les bœufs. L’approche qui s’est avérée payante n’a pourtant pas séduit les autres agriculteurs de la localité. Et ce, malgré les conseils des techniciens.
UN PLAN DE CAMPAGNE HARMONISE. Séduit à son tour par la méthode, le ministre Tréta a donné instruction aux cadres et techniciens de vulgariser davantage la méthode gagnante du patriarche Diankoumba. Il a demandé d’accentuer la communication et la sensibilisation et de multiplier les visites d’échanges à l’intention des paysans réticents dans les champs d’écoles, afin qu’ils s’aperçoivent d’eux mêmes des avantages de la pratique.
A l’issue de la visite, le ministre du Développement rural, Bocari Tréta a salué et félicité les paysans de la zone OHVN. Il s’est réjoui de constater qu’il y a une augmentation progressive des tailles des exploitations et des équipements. Le ministre a noté que l’idée de lancer une campagne agricole harmonisée était un bon choix. En effet, notre pays dispose pour la présente campagne d’un plan de harmonisé qui couvre à la fois les productions végétales, animales et piscicoles. Cette visite, a-t-il précisé a revêtu un caractère assez pédagogique pour tous les acteurs du monde rural. Il a jugé que le déroulement de la campagne agricole dans la zone OHVN est satisfaisant.
De façon générale, le ministre du Développement rural a porté une appréciation sur la campagne agricole 2014-2015 dans l’ensemble du pays. Il ainsi a relevé qu’après un démarrage difficile et des inquiétudes, la campagne se déroule normalement. Les réalisations sont supérieures à celles de l’année dernière dans les régions de Sikasso, Ségou, Koulikoro, Mopti et mais inférieures dans celle Kayes. L’état végétatif des cultures est normal ou en léger retard, selon les zones et les spéculations. Dans la perspective que les pluies attendues permettront de corriger les déficits du début de saison, l’évolution de la campagne agricole peut être considérée comme moyenne à bonne. Au niveau de l’élevage, l’autre branche phare du Développement rural, les conditions générales sont en cours d’amélioration. Mais il y a lieu de soutenir le cheptel fortement affecté par la longue période de soudure notamment dans la Région de Tombouctou.
Le ministre Tréta a souhaité voir les pluies continuer jusqu’au mois d’octobre. Cela permettra au pays d’atteindre les objectifs fixés pour la campagne agricole 2014-2015. Signalons que pour cette campagne, les prévisions tablent sur une production céréalière de près de 8 millions de tonnes, 3.250 tonnes de lait, 65.000 tonnes de viande contrôlée, 700.000 tonnes de coton, 85.000 tonnes de poisson et 357.000 pièces de cuirs bruts. Quelque 10.000 vaches devraient être inséminées. La lutte contre les déprédateurs et la protection des végétaux figurent en bonne place dans la campagne.
M. A. TRAORÉ