Les communautés peules du Mali, plus précisément celles des régions de Tombouctou et Mopti souffrent le martyr dans l’indifférence totale des autorités. Elles (ces communautés) sont proie à des attaques répétées des rebelles du Mnla et d’autres bandits armés avec coups et blessures, vols de biens, d’argent et de bétail, et mort d’homme. Mardi 09 septembre dernier, un groupe de rebelles a attaqué des bergers peuls à Bambara Maoundé, près de Gossi, faisant sept blessés dont deux graves parmi les bergers et plusieurs têtes de bétail emportées. A quand la fin de ce cycle infernal contre des populations inoffensives et sans armes ?
Les rebelles des groupes armés suivent les peulhs du Mali partout où ils vont pour s’en prendre à eux et à leurs biens. En plus des embuscades tendues aux véhicules des forains dont ils dépossèdent de tout (argent, parures, téléphones, motos, marchandises diverses etc.), ils s’attaquent particulièrement aux éleveurs qui possèdent du bétail, selon de nombreux témoignages.
« Ces rebelles ont identifié toutes les zones de pâturage du pays qu’ils ont étudié de fond en comble. Dès qu’une aire de pâturage est envahie par les animaux, les bandits armés attendent le bon moment pour agir. Ils viennent lourdement armés avec des armes de guerre, mais aussi souvent des armes blanches, selon la situation du terrain ou leurs ambitions sur l’opération.», affirme une notabilité de la localité joint par L’Aube.
Face à des bergers peulhs qui n’ont que leurs bâtons pour se défendre, le combat est inégal et se termine toujours à l’avantage des assaillants. Le résultat non plus ne varie pas : des bergers blessés et chassés ou tués, et des centaines, voire des milliers de têtes de bétails emportées.
Tout ce scénario décrit plus haut vient de se reproduire, comme dans un film, à Bambara Maoundé, non loin de Gossi. C’était exactement le mardi 09 septembre 2014. « Ce jour-là,des rebelles du Mnla, MAA et Hcua ont attaqué un groupe de bergers venus faire paître leurs animaux. Sans aucune arme de défense, ces vaillants bergers ont résisté tant que mal aux assaillants munis (heureusement) d’armes à feu légères et d’armes blanches. Le bilan est tout de même lourd: 7 blessés dont 2 graves et un nombre important d’animaux enlevés. C’est un rescapé qui a alerté le village le plus proche dont les habitants ont accouru à la rescousse des bergers. Ce qui limita les dégâts. », indique notre interlocuteur.
Ces (pauvres) peulhs, tous originaires de Séndéguè, étaient venus lorgner du côté de Bambara Maoundé pour fuir la zone de Soum où les rebelles avaient attaqué quelques semaines plus tôt. En effet, le lundi 18 août dernier, des bandits lourdement armés débarquent dans le Séno-Haïré. Ils investissent le village de Boulli Kessi (frontalier avec le Burkina Faso) autour de la mare de Soum envahie en cette période par les animaux pour l’eau et l’herbe qu’elle renferme. Les assaillants, arborant fièrement le drapeau du Mnla, s’attaquent à tout ce qui bouge. Ils dépouillent les populations résidentes de tous leurs biens. Sous la menace d’armes à feu, ils chassent des dizaines de bergers et confisquent leurs bétails dont le nombre est évalué à des milliers de têtes.
C’est pourquoi, les bergers ont abandonné là pour se diriger vers Gossi. Mais, les rebelles les suivent à la trace.
Votre journal a largement fait échos de toutes les attaques dont les communautés peules et autres propriétaires de bétail font l’objet et alerté les autorités sur le danger à laisser perdurer cette situation. Mais à Bamako, c’est le silence radio face à tout ce qui se passe depuis quelques temps dans le septentrion. Et le risque d’un conflit communautaire existe désormais.
Sékou Tamboura