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Focus : Mise en scène d’un régime à bout de souffle
Publié le lundi 15 septembre 2014  |  L’aube




Le président Ibrahim Boubacar Keïta est rentré, le samedi, de Chine où il a pris part au forum mondial de Tianjin. Au même moment l’ensemble des chefs d’Etat de l’UEMOA étaient réunis à Dubaï, pour discuter avec les partenaires sur le financement d’importants projets de notre organisation commune.

En décidant de se rendre à un forum (en Chine) au lieu de se retrouver parmi ses pairs africains, IBK confirme, en fait, son isolement au sein de l’espace communautaire. C’est dommage pour le Mali qui a toujours œuvré pour l’intégration et qui bénéficie depuis la crise de 2012 de l’accompagnement des pays de la sous région.

En réalité, le déplacement en Chine du chef de l’Etat intervient dans un contexte difficile pour le pouvoir dans un Mali qui ne ressemble plus à un bateau ivre, mais plutôt à un navire drogué. A la date du premier anniversaire de l’investiture du président IBK, le 4 septembre dernier, les Maliens ont pu mesurer l’ampleur des dégâts causés au pays en douze mois de gestion. Un cauchemar !

Aussi, les négociations avec le FMI, débutées le jeudi, constituent un tournant décisif pour IBK et son régime. Comme un voleur pris la main dans le sac, ce régime est entrain de remuer ciel et terre pour obtenir la reprise des décaissements du FMI. Pour le moment, l’organisation financière rechigne à délier le cordon de la bourse. Et pour cause : le Mali n’est plus un modèle de bonne gouvernance, ni un partenaire fiable sur qui l’on peut compter.

Alors, c’est dans cette atmosphère délétère à Bamako, que IBK a pris son avion pour s’éloigner de l’air du pays, suffisamment pollué. Et difficilement respirable pour lui.

Lors de sa visite, le chef de l’Etat a obtenu du gouvernement chinois un don de 18 milliards de F CFA et un prêt de 8 milliards F CFA. Pour l’instant, le flou est entretenu sur les conditions de ce don. Aussi, l’on ignore tout des projets qui seront concernés par cette manne financière. L’opacité semble être la règle à Bamako et à Pékin. Aussi, IBK s’est lancé dans une série de signatures d’accords et de conventions avec des consortiums d’entreprises chinoises. Constructions de ponts et routes, énergie, mines…Tout y passe.

Là où le bas blesse, c’est que le pouvoir, à bout de souffle, a déjà déroulé une vaste campagne de communication autour de ce voyage et la signature de ces accords. Or, tout le monde sait qu’une chose est de signer des accords avec ces entreprises chinoises, une autre est d’obtenir le financement des projets auprès du gouvernement chinois. Lors d’une récente visite (février 2014), en Chine, Macky Sall a obtenu des promesses de financements de près de 3000 milliards de F CFA. Au Koweït, le président sénégalais a pu obtenir un pactole de 140 milliards de FCFA des fonds koweitiens. Tous ces financements concernent plusieurs secteurs socio-économiques du Sénégal. Le président Sall est rentré à Dakar sans tambour, ni trompette. Point d’accueil populaire pour lui.

Le comble du ridicule chez nous ? C’est cet appel (pathétique ?) lancé par les partis de la mouvance présidentielle, le vendredi dernier. Ces partis (guidés par des intérêts inavoués) ont invité les populations de Bamako (plus préoccupées actuellement par un quotidien infernal et intenable), à «réserver un accueil triomphal» à IBK, lors de son retour de Tianjin. Cet appel ridicule traduit, en fait, une lamentable mise en scène orchestrée par un pouvoir en manque de popularité et qui tente de détourner l’attention des Maliens, tout comme Mara l’avait fait après avoir fuit de Kidal en mai dernier. Vous avez dit « accueil triomphal » ? Décidément, avec IBK les Maliens ne sont pas encore au bout de leur peine. Triste image d’un pays qui sombre !

La Rédaction
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